Accéder au contenu principal
Vatican / Chili

François accepte la démission du cardinal chilien Ricardo Ezzati Andrello

Une nouvelle déchéance pour un cardinal de l’Eglise catholique : le pape François a accepté samedi 23 mars la démission du cardinal chilien Ricardo Ezzati Andrello, archevêque de Santiago, accusé à son tour d’avoir couvert des crimes sexuels commis par des prêtres de son diocèse.

Le cardinal de Santiago du Chili, Ricardo Ezzati, s'adresse à la presse après que le pape François a accepté sa démission, le 23 mars 2019.
Le cardinal de Santiago du Chili, Ricardo Ezzati, s'adresse à la presse après que le pape François a accepté sa démission, le 23 mars 2019. REUTERS/Stringer
Publicité

Âgé de 77 ans, le cardinal Ezzati avait dépassé l’âge de la retraite fixé à 75 ans dans l’Eglise catholique, rappelle notre correspondant à Rome, Eric Sénanque. L’ancien président de la conférence épiscopale chilienne avait été créé cardinal par François lors d’un consistoire en 2014. Il est accusé d’avoir dissimulé trois cas d’agressions sexuelles, notamment un viol commis par un prêtre dans les locaux de la cathédrale de Santiago.

Toujours économe dans sa communication, le Vatican n’a fait aucun commentaire. Mais à l’inverse du cardinal Barbarin en France, le pape a accepté que le cardinal renonce à sa charge. L’an dernier, le cardinal Ezzati avait présenté au pape sa démission, comme l’ensemble des évêques du pays. Le pape François a nommé un administrateur apostolique à Santiago, le temps de trouver un successeur au cardinal d’origine italienne.

Le cardinal clame son innocence

Réagissant samedi en conférence de presse, l'archevêque a paradoxalement commencé par remercier le pape d'avoir accepté sa démission, à cause de son grand âge, assure-t-il, rapporte notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine.

Un motif auquel, pourtant, personne ne croit au Chili, tant la manière dont le cardinal a géré les affaires de pédophilie dans l'Eglise est critiquée, y compris par des membres du clergé.

Malgré tout, le prélat se défend de toute responsabilité : « Il ne suffit pas d'affirmer que quelqu'un dissimule la vérité, il faut encore le prouver. Et moi, je m'en vais la tête haute », lance-t-il. Si pour le moment, il « garde le silence, comme le [lui] permet la législation chilienne, une fois venu le moment opportun », il parlera.

Pas de quoi satisfaire des victimes d'un ancien prêtre : « Le cardinal Ezzati représente tout ce contre quoi nous luttons depuis des années », ont-ils déclaré samedi, « en particulier la culture de la dissimulation et des violences sexuelles ».

La purge se poursuit donc dans l’Eglise du Chili. Il s’agit de la huitième démission d’un évêque chilien acceptée par le Vatican depuis mai 2018. Avec cette démission, un tiers des 27 provinces ecclésiastiques que compte le Chili est maintenant gérée par des administrateurs apostoliques. Au total, 148 enquêtes sont ouvertes dans les tribunaux du pays, pour des affaires de de violences sexuelles dans l'Eglise.

Le désormais ancien archevêque de Santiago doit se retirer dans une communauté salésienne, sa famille religieuse, en attendant son procès.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.