La Première ministre britannique Theresa May, le 22 mars 2019 à Bruxelles

La Première ministre britannique Theresa May, le 22 mars 2019 à Bruxelles.

afp.com/Emmanuel DUNAND

Nouveau rejet. Les députés britanniques ont recalé vendredi pour la troisième fois le traité de retrait de l'Union européenne de la Première ministre Theresa May. En crise, le Royaume-Uni se retrouve face à deux options : un Brexit sans accord le 12 avril ou un long report du divorce. Destiné à mettre en oeuvre en douceur un Brexit décidé par référendum en juin 2016, le Traité a été rejeté par 344 voix contre 286, dans le droit-fil d'une séquence législative chaotique, qui a vu la Chambre des Communes le retoquer le 15 janvier puis le 12 mars.

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Ce vote est un cinglant désaveu pour la Première ministre conservatrice, qui a âprement négocié ce texte de près de 600 pages pendant de longs mois avec Bruxelles, et pose la question de sa survie à la tête de l'exécutif. L'adoption de l'accord était censée permettre au Royaume-Uni de quitter le giron de l'UE le 22 mai, avec une période de transition jusqu'au 31 décembre 2020, afin d'éviter une rupture trop brutale de liens tissés pendant 46 ans.

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Elle aurait offert aux Britanniques une sortie de crise après des mois d'incertitude et de disputes quant à la forme que prendra le Brexit. Ironie de l'histoire, ce vote a eu lieu le jour-même où le Royaume-Uni aurait théoriquement dû quitter l'UE, ce vendredi 29 mars. Mais Londres avait obtenu des dirigeants européens un report pour sortir de l'impasse au parlement.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Le gouvernement britannique a désormais jusqu'au 12 avril pour proposer un plan B aux dirigeants de l'Union européenne. Sinon, le Royaume-Uni quittera ses partenaires européens sans accord (no deal), et sans transition, un scénario cauchemar pour les milieux économiques. Dans une ultime tentative pour sauver ce traité, Theresa May avait promis mercredi qu'elle quitterait ses fonctions si son texte était approuvé, cédant aux appels d'élus de son camp qui conditionnaient leur soutien à sa démission.

Le prochain épisode de la saga du Brexit aura lieu lundi, les députés devant tenter de s'accorder sur une alternative au plan de Theresa May. Mercredi, ils avaient échoué à réunir une majorité sur huit scénarios proposés. De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk a convoqué un sommet européen spécial le 10 avril, directement après l'annonce du nouveau rejet de l'accord sur le Brexit. Un Brexit sans accord est "désormais un scénario probable", a pour sa part réagi la Commission européenne.

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