“Qualité de vie : trois villes suisses dans le top 10”, titre le quotidien Le Temps à propos du dernier classement du cabinet de conseil Mercer, qui analyse 230 villes du monde selon 39 critères allant des conditions sociales et économiques aux services publics, en passant par les loisirs et l’environnement. De fait, si Vienne se place en tête de ce classement (pour la dixième année consécutive), Zurich se distingue en deuxième position, notamment pour son réseau de soins médicaux, son système d’enseignement et ses transports publics alors que Genève et Bâle occupent les neuvième et dixième rangs.

Plus généralement, ce sont les villes d’Europe du Nord qui dominent cette étude conduite chaque année pour permettre notamment aux multinationales de déterminer la rémunération de leurs collaborateurs expatriés. Düsseldorf, Francfort et Copenhague figurent également au top 10, où seuls Vancouver et Auckland parviennent à se hisser à la troisième place, ex-æquo avec Munich.

Les villes américaines moins bien classées

En Asie, Singapour est la ville la mieux classée (à la 21e place), suivi par Tokyo et quatre autres villes japonaises. En Amérique du Sud, Montevideo réussit à se hisser à la 78e place tandis que (sans surprise) Caracas dégringole en 202e position.

Mais le fait le plus notable du classement Mercer est que toutes les villes situées aux États-Unis analysées cette année sont descendues dans le classement – sauf New York (44e), “qui gagne une place grâce à la baisse continue de sa criminalité”, souligne Jean-Philippe Sarra, responsable de la mobilité chez Mercer France. Le score des villes américaines a changé “en raison des relations économiques et commerciales de plus en plus tendues entretenues par les États-Unis avec beaucoup de pays et même avec leurs alliés”, explique Jean-Philippe Sarra.

Sur le site Bloomberg.com, l’éditorialiste Justin Fox nuance ces résultats en constatant que beaucoup de gens ont encore envie de s’installer aux États-Unis :

C’est vrai, aux États-Unis les aéroports ne sont pas géniaux, les procédures dimmigration et les douanes sont un problème, accéder aux soins de santé, inscrire ses enfants à l’école, payer ses impôts peut paraître être excessivement compliqué, sans compter que vous pouvez vous faire tirer dessus, etc. Dans l’ensemble, les États-Unis obtiennent de piètres résultats pour un pays aussi riche.”

Mais tout le monde ne partage pas les mêmes priorités que les cadres et les dirigeants d’entreprise qui sont le cœur de cible de Mercer, poursuit Justin Fox :

L’OCDE propose un indice de qualité de la vie qui permet à ses utilisateurs de choisir les indicateurs qui sont les plus importants pour eux. Si vous donnez la priorité aux revenus et au logement, les États-Unis sortent gagnants. Si vous mettez l’accent sur l’équilibre travail-vie privée et sur la sécurité, ils se classent au 14e rang parmi les pays membres de l’OCDE. Et si vous comptez rester sur place, les États-Unis – même s’ils sont loin d’être irréprochables – ont également de bons antécédents en matière d’intégration des immigrés, ce qui n’est pas le cas de certains pays d’Europe continentale.”