Carlos Ghosn de nouveau arrêté à Tokyo
L’ex-président de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a été une nouvelle fois arrêté ce jeudi matin 4 avril dans la capitale japonaise pour de nouveaux soupçons de malversations financières, selon plusieurs médias locaux.
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Sur les images diffusées par les télévisions japonaises, on voit une tenture grise dressée devant le domicile de Carlos Ghosn. Selon plusieurs médias, des membres du bureau des procureurs de Tokyo se sont rendus tôt ce jeudi matin chez le magnat de l’automobile pour procéder à son interpellation pour de nouveaux soupçons de malversations financières.
Selon la chaîne publique NHK, cette nouvelle et quatrième arrestation est « extrêmement rare ». Elle intervient en effet alors que l’ex-président de Renault-Nissan a été libéré sous caution il y a à peine un mois, le 6 mars, après plus de cent jours de détention. Ce dernier avait même annoncé mercredi sur Twitter qu’il prévoyait de tenir une conférence de presse le 11 avril.
I'm getting ready to tell the truth about what's happening. Press conference on Thursday, April 11.
Carlos Ghosn カルロス・ゴーン (@carlosghosn) 3 avril 2019
Dans un communiqué, le parquet de Tokyo dit reprocher à Carlos Ghosn d'avoir causé à Nissan des pertes financières de 5 millions de dollars (4,45 millions d'euros) entre décembre 2015 et juillet 2018. Il serait à présent soupçonné d’abus de paiements suspects effectués à un partenaire commercial du constructeur Renault-Nissan à Oman.
« Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure ? »
Dans un communiqué transmis à l'Agence France-Presse, Carlos Ghosn a dénoncé une nouvelle arrestation « révoltante et arbitraire ». « Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours, sinon pour me briser ? », lance-t-il. Avant d'ajouter : « Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés ».
Carlos Ghosn est déjà sous le coup de trois inculpations pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018 dans des documents remis par Nissan aux autorités financières et pour abus de confiance.
(Avec agences)
Le conseil d'administration de Renault s'est réuni mercredi 3 avril pour statuer sur les indemnités de départ de Carlos Ghosn après sa démission de ses postes de PDG et de directeur général du groupe fin janvier.
« Aucune rente ne pourra lui être versée à ce titre ». Le conseil a estimé que Carlos Ghosn ne remplit pas les conditions lui permettant de toucher sa « retraite chapeau », dispositif complémentaire généralement très juteux. La rente annuelle « normale » à laquelle Carlos Ghosn peut prétendre sera calculée le jour où il fera valoir ses droits à la retraite.
Carlos Ghosn touche quand même un million d'euros bruts au titre de sa rémunération fixe pour 2018, un montant déjà connu, à nouveau validé par le conseil d'administration.
L'inconnue portait sur sa part variable. Clause de non-concurrence, objectifs de performance, cette part variable aurait pu atteindre un million d'euros supplémentaires : le conseil d'administration l'a fixée à 224 000 euros. Plus dur encore pour Carlos Ghosn, le conseil recommande à ses actionnaires, lors de la prochaine assemblée générale, de lui refuser cette somme. Et ce en raison de « pratiques contestables et dissimulées ».
En plus des accusations de malversations portées par Nissan, Renault a récemment effectué deux signalements à la justice française, l'un sur le financement du mariage de Carlos Ghosn au château de Versailles, l'autre sur des versements douteux effectués par Carlos Ghosn dans le sultanat d'Oman.
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