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JOURNALISME

Les premiers états généraux des femmes journalistes organisés à Paris

À l'initiative de l'association Prenons la une, plus de 350 femmes journalistes se réunissent samedi à Paris pour les premiers états généraux des femmes journalistes. La journée d’échanges doit permettre de "changer les rédactions".

Les états généraux des femmes journalistes, le 13 avril 2019 à Paris.
Les états généraux des femmes journalistes, le 13 avril 2019 à Paris. @Prenonsla1
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Pour la première fois, plus de 350 femmes journalistes sont réunies samedi 13 avril à Paris pour des états généraux. Pendant une journée, à l’initiative de l’association Prenons la une, elles vont échanger pour lutter contre toutes les discriminations à l'encontre des femmes au sein des rédactions.

"Prenons la une est une association pour une juste représentation des femmes dans les médias et pour l’égalité dans les rédactions", a expliqué Léa Lejeune, la présidente du collectif, lors du discours d’ouverture. "Si les femmes sont stéréotypées et sous-représentées dans les médias, cela peut être lié au fait qu’il y ait assez peu de femmes dans les postes de direction." Même si la profession se féminise, il n’y a en effet que 19 % de femmes directrices de rédaction et seulement 34 % de femmes rédactrices en chef.

Plusieurs scandales dans les rédactions

Cette journée sera également l’occasion de revenir sur des scandales sexistes qui ont secoué cette année plusieurs rédactions, à l’image de l’affaire de la "Ligue du LOL" ou de cas de harcèlement au Huffington Post, à Vice ou encore à France Info. Le rassemblement des états généraux "n’a pas été construit suite à cela, mais cela lui donne un écho beaucoup plus fort", souligne Léa Lejeune.

La création de Prenons la une remonte en effet à 2013 après la grève des signatures des femmes journalistes des Échos pour dénoncer l’absence de femmes à la rédaction en chef et à la direction de la rédaction du quotidien. "Ces femmes s’étaient rebellées en disant ‘nous allons écrire nos articles et nous n’allons pas les signer, comme cela vous verrez que nous sommes la moitié à faire le travail et que nous ne voulons pas être invisibilisées", raconte Léa Lejeune.

Depuis, le collectif a multiplié les actions. Il a récemment mené une enquête auprès de 1 800 journalistes sur le sexisme et les violences sexuelles dans les rédactions. D’après les résultats, 67 % des femmes ayant répondu ont été victimes de propos sexistes et 13 % d’agressions sexuelles.

Un cahier de doléances

Au cours des états généraux, un atelier va notamment revenir sur cette problématique. Tout au long de la journée, plusieurs sujets vont être abordés lors de groupes d’échanges comme "journaliste dans un milieu masculin", "comment s’imposer et diriger une équipe" ou encore "le racisme dans les rédactions". L’idée étant de faire émerger au cours de ces ateliers des solutions concrètes pour changer les rédactions.

À l’issue de ces états généraux, un cahier de doléances sera ainsi remis au ministre de la Culture Franck Riester et aux directions des rédactions. Quelques revendications ont déjà été imaginées : un bonus d’aide à la presse pour les rédactions qui respectent la parité aux postes de direction, un cours sur le sexisme dans les médias obligatoire dans toutes les formations de journalisme, un décompte des femmes représentées dans la presse écrite et sur le web ou encore un fonds de congé maternité pour les femmes pigistes.

Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a déjà apporté son soutien à cette initiative. "Les femmes journalistes ont rarement été autant attaquées", a-t-elle écrit dans un message adressée à Prenons la une à l’occasion des états généraux. "Face aux 'boy clubs' qui se retrouvent souvent dans tous les secteurs du pouvoir, les réseaux de sororité doivent pouvoir permettre d’alerter sur ces phénomènes, de mieux protéger les femmes journalistes, mais aussi de les promouvoir et de les valoriser."

La sororité est en effet le maître mot de cette journée. "La vie dans les rédactions, surtout en début de carrière avec la précarité, est parfois dure. L’idée est de s’entraider", insiste Léa Lejeune.

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