Villejuif : un policier retrouvé mort à son domicile

Il pourrait s’agir du 28e suicide de policier depuis le début de l’année. Un chiffre qui fait craindre une «année noire» pour les forces de l’ordre.

 Illustration. Ce décès illustre un malaise fréquemment dénoncé par les syndicats de police.
Illustration. Ce décès illustre un malaise fréquemment dénoncé par les syndicats de police. LP/Marine Legrand

    Un agent de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de Paris se serait donné la mort jeudi selon France 3, qui cite une source policière. L'homme a été retrouvé mort à son domicile à Villejuif (Val-de-Marne), et non dans les locaux de son unité, précise une source policière au Parisien. Son arme de service était à ses côtés.

    Le jeune homme, Josselin R., était âgé de 25 ans. Il avait le grade de gardien de la paix et travaillait à l'UEIR (Unité d'éducation et d'information routière) de la DOPC. Il était chargé des actions de sensibilisation et préventions dans les écoles, les salons et autres événements.

    « Il ne répondait pas aux appels alors qu'il devait prendre son service ce matin à 9 heures » indique la source policière. Ses collègues de la DOPC ont décidé de se rendre chez lui. « Les pompiers, appelés, ont forcé la porte et trouvé la victime, déjà morte, son arme à côté. Le suicide n'est pas encore confirmé ».

    Ce drame survient après une vague de suicides dans le corps policier ces derniers jours. Un jeune policier de la même unité s'était lui aussi donné la mort la semaine dernière à Paris. Lundi soir, un policier a été retrouvé grièvement blessé à son domicile près de Nancy, son arme de service à ses côtés. L'homme de 42 ans, affecté au Centre de rétention administrative de Metz-Queleu (Moselle), est mort des suites de ses blessures quelques heures plus tard.

    Une « année noire »

    Une capitaine de police de la sûreté départementale de l'Hérault s'est également suicidée jeudi matin dans son bureau à Montpellier avec son arme de service, selon des sources policières et syndicales.

    Si le suicide est confirmé, ce policier serait le 28e à s'être donné la mort cette année selon le décompte de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Un chiffre hors norme. Lundi, le service de communication de la DGPN de la avait déjà fait craindre une « année noire » en la matière. En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont donné la mort, selon le ministère de l'Intérieur.

    Le syndicat Alliance, qui s'inquiète de cette vague de suicides, appelle demain vendredi à 11h30 à un rassemblement devant tous les commissariats.

    Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà annoncé vendredi dernier la création d'une « cellule alerte prévention suicide » pour la police nationale. Celle-ci devait être effective d'ici une semaine.

    Un numéro de téléphone dédié, disponible 24 heures/24, permettra également de signaler les risques et de mettre les fonctionnaires en souffrance en relation avec des psychologues.