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Valls aurait proposé aux Verts un grand ministère de l'Ecologie

Pour convaincre les Verts de participer à son gouvernement, Manuel Valls leur aurait proposé un grand ministère de l'Ecologie. Il se serait également engagé sur trois thèmes  : la transition énergétique, la décentralisation et la justice sociale.

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(De droite à gauche) Barbara Pompili, Jean-Vincent Placé, Francois de Rugy et Emmanuelle Cosse mardi après leur entretien avec Manuel Valls.

Par Jean-Michel Gradt

Publié le 1 avr. 2014 à 08:16

Les écologistes doivent-ils rester au gouvernement ? La question divise les Français (voir encadré) et fait débat au sein des instances écologistes. Alors que le nouveau Premier ministre, Manuel Valls constitue la liste des ministres qui formeront son "gouvernement de combat", les écologistes se montraient divisés mardi quant à une éventuelle entrée au gouvernement,. Dès lundi soir, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ministres démissionnaires, ont annoncé qu'ils ne rempileraient pas.

Pour rallier les hésitants à sa faveur, Manuel Valls a reçu mardi matin une délégation d'Europe Ecologie-Les Verts. Cette délégation composée du chef de file des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé, des co-présidents du groupe écologiste à l'Assemblée nationale Barbara Pompili et François de Rugy, et de la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse est arrivée peu avant 11H00, place Beauvau. Durant l'entretien qui a duré une heure, Manuel Valls a fait part aux écologistes de son engagement à "inclure EELV pleinement dans le processus de décision" et d'accroître les échanges, les discussions, a appris l'AFP qui cite dans l'entourage du nouveau Premier ministre.

S'ils décidaient à participer à son gouvernement, Manuel Valls leur a affirmé que le ministère de l'Ecologie pouvait leur échoir, s'ils le désiraient. Il s'est aussi engagé sur trois thèmes chers aux écologistes  : le processus de " transition énergétique", la "décentralisation" et des actions en faveur de la "justice sociale".

Mais, a-t-on ajouté de même source, il a promis de "ne pas faire de débauchage" si les écologistes décidaient de ne pas entrer au gouvernement. Le bureau exécutif d'Europe Ecologies-Les Verts (EELV) se réunit mardi après-midi pour trancher.

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Une majorité de Français pour que les écologistes quittent le gouvernement

Une majorité de Français pense que les écologistes devraient quitter le gouvernement en raison de leurs "désaccords importants", mais les sympathisants PS et EELV ne sont pas de cet avis, selon un sondage BVA publié mardi mais réalisé avant la nomination de Manuel Valls à Matignon. D'après cette enquête pour Le Parisien/Aujourd'hui en France 53% des personnes interrogées (56% en octobre 2013) se déclarent proches de l'opinion selon laquelle "les écologistes devraient quitter le gouvernement puisqu'ils ont des désaccords importants". En revanche 45% des sondés partagent l'idée que "les écologistes peuvent très bien rester dans le gouvernement sans être d'accord sur tout". 2% ne se prononcent pas. La volonté de voir les écologistes rester dans l'équipe gouvernementale s'exprime toutefois massivement chez les sympathisants PS (72%), de gauche (71%) et ceux d'EELV (93%).

Les écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin en tête, ne voulaient pas de Manuel Valls à Matignon

Changement de cap

La politique de la chaise vide est chez les Verts un cas de figure possible. Du moins si l'on se réfère à la posture des anciens ministres écologistes Pascal Canfin et Cécile Duflot. "Nous n'entendons pas participer à ce nouveau gouvernement", ont écrit les deux ministres dans une déclaration commune dès l'annonce de la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre. Et une majorité de Français sont du même avis... mais pas les sympathisants PS et EELV, nous apprend un sondage BVA réalisé le 30 mars (c'est-à-dire avant le remaniement) pour "Le Parisien/Aujourd'hui en France" (voir encadré).

Les motifs de cette non-participation ? L'ex ministre délégué chargé du Développement, a répondu : "Ce n'est pas une question de personne mais une question de ligne politique (...). Aux primaires du PS, Manuel Valls avait défendu une ligne qui a obtenu moins de 6 %. Je ne souhaite pas que gouvernement de la France finisse à 6 % de popularité", a expliqué Pascal Canfin mardi matin sur France Inter (voir la vidéo ci-dessous). "Nous avons plaidé pour un changement de cap (...) qui n'a pas eu lieu" malgré "le message adressé par les électeurs les 23 et 30 mars" a-t-il poursuivi. Selon lui, ce double message "n'a pas été entendu par le président de la République", François Hollande, qui entend bien conserver le cap actuel, avec le pacte de responsabilité notamment. "Un cap qui ne correspond pas aux attentes des Français" ( voir l'analyse des Echos sur le paradoxe Valls).

Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir été sollicité par le PS. "Duflot, on lui a proposé la place de numéro deux du gouvernement" a-t-il ajouté (voir ci-dessous) "Mais sans changer la ligne politique". Cela lui a été proposé "dans les minutes et les heures qui ont précédé la décision" sur le changement de Premier ministre, a-t-il précisé, sans vouloir dire si cette offre était le fait de Manuel Valls.

Le refus de Duflot et Canfin ? "C'est une décision qui les engage à titre personnel", avait aussitôt nuancé le député François de Rugy qui co-préside le groupe Europe EELV à l'Assemblée nationale, avant de se rendre place Beauvau. Alors, participeront, participeront pas ? Le suspense ne devrait plus être bien long.

Jean-Michel Gradt

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