Cinq cents, c’est le nombre de pages et de groupes Facebook accusés de servir à la désinformation, signalés par l’ONG Avaaz au cours de ces trois derniers mois en Europe.
Dans son rapport publié mercredi 22 mai, l’association de cybermilitantisme précise que Facebook a déjà procédé au retrait de 77 pages et 230 comptes signalés dans des pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre ou l’Espagne. Selon l’ONG, c’est la plus grande opération de suppression de pages Facebook avant les élections européennes.
Des pages plus populaires que celles des partis politiques
Ces pages sont “beaucoup plus populaires que les pages officielles des partis populistes d’extrême droite ou eurosceptiques”, pointe The Guardian. Le rapport de l’ONG précise :
Au total, les pages supprimées comptaient près de trois fois plus d’abonnés (5,9 millions) que La Ligue, l’AfD, Vox, le Parti du Brexit, le Rassemblement national et Droit et justice réunis, qui en comptent 2 millions.”
Dans une déclaration reprise par le quotidien britannique, le directeur de campagne pour Avaaz, Christoph Schott, estime le nombre de vues des contenus malveillants à “500 millions, rien que pour les pages déjà retirées [par Facebook]. C’est plus que le nombre d’électeurs dans l’Union européenne”, conclut-il.
Facebook pas assez réactif
Même si “Facebook a fait du bon travail”, le géant du numérique doit s’efforcer de retirer les contenus malveillants. Le réseau social “a suivi l’enquête, mais à aucun moment Avaaz n’a travaillé avec son équipe”, reprend The Guardian.
Dans son rapport, l’ONG recommande à la plateforme de reconnaître l’ampleur du problème et de prévenir les utilisateurs lorsqu’ils font face à une fausse nouvelle, avant de leur présenter une information “exacte et vérifiée” par des fact-checkeurs.
Le quotidien britannique de gauche, toujours, souligne les propos de Christoph Schott. “Ils devraient savoir détecter les fake news eux-mêmes. Nous sommes environ 30 personnes alors que, dans leur équipe de sécurité, ils sont plus de 30 000.”
The Guardian (Londres) L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au centre gauche, proeuropéen, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.
Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans discontinuer depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.
