Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 22 mai 2019

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 22 mai 2019

afp.com/Jim WATSON

La tension monte encore d'un cran entre les États-Unis et l'Iran. Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi le déploiement de 1500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, invoquant des "menaces persistantes" contre les forces américaines émanant du "plus haut niveau" du gouvernement iranien.

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"Nous allons envoyer un nombre relativement faible de troupes, pour la plupart préventives, et certaines personnes très talentueuses se rendent au Moyen-Orient en ce moment", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche, avant de s'envoler pour le Japon.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, n'a pas manqué de réagir : "L'accroissement de la présence américaine dans notre région est très dangereux et constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales à laquelle il faut faire face", a-t-il déclaré.

Les relations entre Washington et Téhéran se sont envenimées depuis le début du mois : l'Iran a suspendu certains de ses engagements pris en vertu de l'accord de 2015 encadrant son programme nucléaire, un an après le retrait américain de ce texte, tandis que l'administration Trump a renforcé ses sanctions contre l'économie iranienne.

Des effectifs déployés hors des zones de conflits

Le déploiement décidé par Washington inclut un bataillon de 600 hommes en charge de quatre batteries antimissiles Patriot qui se trouvaient déjà dans la région mais devaient être redéployées ailleurs. Leur maintien dans la région, pour une durée indéterminée et sur des bases qui n'ont pas été identifiées, porte à 900 hommes seulement les renforts envoyés dans la région, a précisé à la presse l'amiral Michael Gilday, un responsable de l'état-major américain. Des appareils de reconnaissance et de surveillance et un escadron de 12 avions de chasse renforcera le dispositif.

La secrétaire adjointe en charge de la sécurité internationale du Pentagone, Katie Wheelbarger, a précisé que ce déploiement supplémentaire ne concernait ni la Syrie ni l'Irak, où Washington poursuit ses opérations contre le groupe Daech. Les effectifs supplémentaires seront donc envoyés sur les bases dont les Etats-Unis disposent au Moyen-Orient, mais pas sur les zones de conflit.

Parallèlement, l'administration Trump a également informé vendredi le Congrès de nouvelles ventes d'armes à l'Arabie saoudite, grand ennemi régional de l'Iran, et aux Emirats arabes unis, en invoquant la menace iranienne pour contourner la possibilité dont disposent les parlementaires de bloquer ce type de contrat.

"En aucun cas" une provocation

Dans un communiqué, le chef du Pentagone Patrick Shanahan a indiqué que les renforts américains sont destinés à "améliorer la protection et la sécurité des forces américaines, compte tenu de menaces persistantes de la part de l'Iran, y compris des Gardiens de la Révolution et de leurs soutiens". "Ceci est une réponse prudente à des menaces crédibles de la part de l'Iran", a-t-il ajouté.

L'amiral Gilday a affirmé pour sa part que les attaques contre plusieurs pétroliers au large du port de Fujairah (Emirats arabes unis) avaient été dirigées par le gouvernement iranien. Il a accusé le corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, d'avoir "tenté de déployer des boutres modifiés capables de lancer des missiles de croisière" dans le Golfe et d'être responsable d'un tir de roquette la Zone Verte à Bagdad, qui accueille l'ambassade américaine. Il a aussi mentionné des "informations multiples et crédibles selon lesquelles des milices pro-iraniennes ont l'intention d'attaquer des militaires américains au Moyen-Orient".

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Une fois de plus, le Pentagone a assuré que le renforcement de la présence militaire américaine au Moyen-Orient était purement défensif. "Avec ce déploiement très mesuré et par le biais de notre discours public, nous tentons de souligner que nous ne cherchons pas à déclencher des hostilités avec l'Iran", a dit l'amiral Gilday. Ce déploiement "n'est en aucun cas provocateur".

Le Pentagone a déjà dépêché début mai dans la région un porte-avions, un navire de guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, évoquant "des indications inquiétantes d'escalade" de Téhéran.

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