Après la ville d'Agadez, le désert brûlant du Sahara s'étend sur des milliers de kilomètres. Crédit : Mehdi Chebil
Après la ville d'Agadez, le désert brûlant du Sahara s'étend sur des milliers de kilomètres. Crédit : Mehdi Chebil

Perdus dans le désert du Sahara, trois migrants nigériens sont morts de soif la semaine dernière. Ils cherchaient un puits indiqué sur leur itinéraire pour aller en Libye. Les autres survivants du groupe ont été secourus par l'armée nigérienne, a déclaré un élu d'Agadez.

Trois migrants nigériens sont morts de soif la semaine passée et une dizaine ont été sauvés en plein désert nigérien alors qu'ils étaient en route pour la Libye, a annoncé un élu d'Agadez, dernière grande ville dans le nord du Niger avant le désert. Agadez est également connu pour être une plaque tournante du trafic de migrants en route vers la Libye.

Ces migrants "sont morts dans le désert à la suite d'une panne de leur véhicule qui transportait une dizaine de passagers en direction de la Libye", a précisé à l'AFP l'élu. Les rescapés ont été "sauvés par l'armée nigérienne" après s'être "égarés" pendant qu'ils recherchaient un des deux puits situés sur leur itinéraire, selon cet élu.

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"Le plus grand risque, c’est d’être abandonné par les passeurs" 

La chaleur, le manque de vivres et d'eau et les milices qui sévissent dans le désert du Sahara sont autant de dangers pour les migrants qui veulent rejoindre la Méditerranée dans l'espoir d'arriver ensuite en Europe.

À l'hiver 2017, un militaire nigérien, sous couvert d'anonymat, avait raconté à InfoMigrants ses patrouilles : "Il y a beaucoup de pertes humaines dans le Sahara. Avant même de mettre le pied en Libye, vous devez affronter de dures épreuves [les températures atteignent 50 degrés, le jour, dans le Sahara]. Le plus grand risque, c’est d’être abandonné par les passeurs. Quand les camionnettes [dans lesquels les migrants sont transportés] tombent en panne, les passeurs les abandonnent dans le désert, sans eau ni nourriture."

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Une route de moins en moins fréquentée

Le flux de migrants vers la Libye et l'Europe a chuté depuis le pic de 2017. Lors d'une visite début mai à Niamey de la chancelière allemande Angela Merkel, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait relevé que le flux de migrants qui passent par le Niger "a fondu" en passant de 5 000 à 10 000 par an contre 150 000 par an, après des mesures drastiques prises par les autorités.

Pour décourager les passeurs, Niamey a voté en 2015 une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison.

L'armée et l'Organisation internationale des migrations (OIM) multiplient les patrouilles dans le désert pour dissuader les migrants de prendre la route.

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