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Au Sri Lanka, le président muselle la commission qui enquête sur les attentats de Pâques

Le président Maithripala Sirisena refuse de coopérer avec les élus qui investiguent sur les attaques djihadistes, et interrompt la diffusion des débats. Il a limogé le chef du renseignement qui l'avait accusé de ne pas avoir prêté attention à la menace islamiste

Maithripala Sirisena quittant une célébration militaire, Colombo, 6 juin 2019. — © REUTERS
Maithripala Sirisena quittant une célébration militaire, Colombo, 6 juin 2019. — © REUTERS

Le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, a déclaré qu'il n'entendait pas coopérer avec la commission parlementaire qui enquête sur les attentats jihadistes de Pâques, et a limogé le chef du renseignement qui l'avait accusé de ne pas avoir suffisamment prêté attention à la menace islamiste, a-t-on appris samedi de source officielle.

Le président avait convoqué une réunion d'urgence vendredi soir pour exprimer son opposition à cette commission, mise en place pour faire lumière sur les attentats du 21 avril. Ils avaient fait 258 morts et près de 500 blessés.

© AP
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Une source ministérielle a indiqué à l'AFP que le président a refusé d'autoriser tout policier, militaire ou membre des services de renseignements (SIS) de témoigner devant cette commission.

Le 21 avril 2019: Pâques sanglantes au Sri Lanka

Le chef des renseignements écarté

Et samedi matin, la présidence a annoncé le limogeage du chef du renseignement Sisira Mendis, qui avait reproché au président, devant cette commission, de ne pas avoir organisé des réunions régulières sur la situation sécuritaire afin d'évaluer les menaces potentielles venant de radicaux islamiques.

Durant son témoignage, la retransmission télévisée en direct des travaux de la commission a été arrêtée sur ordre du président, ont affirmé des sources officielles.

Lire aussi: Le bilan des attentats au Sri Lanka monte à 310 morts

Des règles pas suivies

Le secrétaire à la Défense et le chef de la police ont suggéré que le chef de l'Etat, qui est également ministre de la Défense et de l'Intérieur, n'avait pas suivi les règles en vigueur pour gérer les rapports des renseignements, y compris des avertissements reçus quant aux attentats du 21 avril.

Le président a constamment nié avoir été prévenu d'une menace jihadiste imminente.

Les attentats du 21 avril, qui avaient visé des églises en pleine messe et des hôtels de luxe, ont été revendiqués par une organisation jihadiste locale et l'organisation Etat islamique.