Fini la corvée de tondeuse et les frais qui vont avec. Sophie Leblanc, éleveuse morbihannaise de moutons d’Ouessant, loue ses moutondeurs aux entreprises, aux collectivités et aux particuliers de la région. Efficace, économique, robuste et écolo !
Sophie Leblanc a 50 tondeuses à gazon. Inutile de chercher dans le dictionnaire, le nom d’un tel collectionneur n’existe pas. Ses tondeuses ne sont ni thermiques, ni électriques mais écologiques et bucoliques. Noires, à quatre pattes, économes et grégaires, elles font un boulot extra sur les pelouses version XXL. Ces petites tondeuses, ce sont les moutons d’Ouessant. Collectivités, entreprises et même particuliers ont recours à leurs services d’une efficacité redoutable.
Sophie a lancé sa micro-entreprise agricole, Breizh Moutondeurs, il y a cinq ans. Basée à Malansac et Caden dans le Morbihan, elle loue ses moutondeurs sur le pays de Vannes et n’hésite pas à pousser jusqu’à Nantes et Quiberon. L'éleveuse fait partie de l’association Gemo, groupement des éleveurs de moutons d’Ouessant. Une race endémique de l’île finistérienne qui a failli disparaître dans les années 60. Et partout, Sophie vante les qualités de ses noirs moutons : adaptés au climat océanique, à l’aise en plein air, dotés d’une belle résistance de par leur rusticité et d’un solide appétit. C’est simple, le moutondeur ne fait jamais la fine bouche et dévore aussi bien l’herbe que les tailles de haies. Une aubaine à l’heure où les déchèteries croulent sous les déchets verts !
Tout terrain, le mouton d’Ouessant va là où la machine ne peut aller : parcelles en pente, humides, difficiles d’accès ou lorsque l’herbe est trop haute (jusqu’à 60 cm). Sophie loue ses moutondeurs au minimum un mois et jusqu’à un an. « De mars à octobre, c’est l’idéal. L’hiver, je les rentre tous », dit l'éleveuse.
Il faut compter deux moutons à partir de 2 000 m², la surface minimum. Pour un hectare, il faut une dizaine de moutons à l’année. En fonction de l’état initial du terrain, on peut rajouter des moutondeurs supplémentaires. La maison de retraite Les Nympheas, derrière l’hôpital de Vannes, fait paître ses noirs moutons devant les fenêtres pour la plus grande joie des pensionnaires. Le groupe Yves Rocher loue aussi des moutondeurs d’août à septembre. Tout comme le centre de vacances des Mines à Saint-Gildas-de-Rhuys. « C’est la première année qu’ils m’en prennent », dit Sophie. « Ils ont six brebis dans un parc de 3 000 m² et m’en redemandent ».
Breizh Moutondeurs a atteint sa vitesse de croisière et veut offrir des garanties de sérieux professionnel : « J’écoute les demandes du client. Je peux installer des clôtures mobiles à l’intérieur des périmètres. Et sur tous mes chantiers, je fais une visite mensuelle de contrôle. Tous les moutons ont une boucle d’identification », explique l’éleveuse qui n’a ni salarié, ni chien de troupeau.
Une activité dont elle ne peut vivre à ce jour. L’écopâturage ne représente que 50 % de son activité. L’autre moitié de son temps, Sophie est salariée dans une entreprise de génétique animale (Hendrics Genetics) où elle effectue des missions ponctuelles. Elle veut aussi accompagner les particuliers dans leur projet d’écopâturage domestique avec leurs propres moutons. Le thème fera l’objet d’une journée rencontre et information le 11 août à Caden avec de nombreux sujets abordés : réglementation, bien être de l’animal, clôtures, contention, transports, soins et nutrition. Bref, toute la boîte à outil du moutondeur universel.