La bombe a été posée par le colonel Claus von Stauffenberg sous la table autour de laquelle Adolf Hitler et ses généraux sont réunis. Elle explose à 12 h 42 en ce 20 juillet 1944. Cette opération, dite “Valkyrie”, est le résultat d’un complot préparé par des officiers de haut rang de la Wehrmacht. Leur objectif ? Éliminer Hitler, arrêter les principaux représentants du régime nazi, puis négocier la paix avec les Alliés avant que ceux-ci n’aient pénétré sur le territoire allemand. À ce moment-là, si Anglo-Américains et Canadiens progressent encore difficilement en Normandie, à l’est rien ne semble pouvoir endiguer l’offensive soviétique, qui avance entre autres en Pologne et dans les États baltes.

Les conjurés savent que la guerre est perdue, ils s’efforcent de sauver ce qui peut l’être. Et, dans les heures qui suivent l’attentat, persuadés que Hitler a été tué, ils tentent de prendre le pouvoir.

Les rumeurs les plus contradictoires circulent, mais très vite, la nouvelle que le Führer est toujours en vie se répand, reprise par la presse alliée.

“Hitler contre l’armée, le silence règne à Berlin”, assure le quotidien britannique The Star. “Le téléphone est coupé, les avions pour Stockholm sont cloués au sol.” Le Winnipeg Free Press canadien semble déjà disposer d’un peu plus de précisions. Sous le titre “Hitler blessé par une bombe”, il croit savoir que “selon une source londonienne ayant des contacts étroits en Europe, l’incident a probablement eu lieu à Breda, aux Pays-Bas, où se trouverait le quartier général du maréchal Erwin Rommel”.

En réalité, l’attentat a eu lieu à la “Tanière du Loup”, surnom d’un des quartiers généraux de Hitler, situé près de Rastenburg, en Prusse-Orientale. Même confusion dans les colonnes du quot