Pas-de-Calais : 10 ans de prison pour le viol et la séquestration de son ex-compagne enceinte

La justice a retenu l’altération du jugement mais pas l’abolition.

 L’affaire était jugée aux assises du Pas-de-Calais.
L’affaire était jugée aux assises du Pas-de-Calais. AFP/Philippe Huguen

    Un Belge de 37 ans a été condamné mercredi à 10 ans de réclusion criminelle avec suivi médical, reconnu coupable de viol, enlèvement et séquestration de son ex-conjointe alors enceinte d'un autre homme, par la cour d'assises du Pas-de-Calais, qui a retenu l'altération du jugement.

    En janvier 2017, cet homme s'était échappé d'un établissement psychiatrique de Liège (Belgique) où il était en soins pour se rendre à Bonningues-les-Calais où son ex-conjointe vivait en concubinage avec un nouveau compagnon dont elle était enceinte de 7 mois.

    Battue, attachée, violée

    Entré par effraction au domicile de son ex-épouse, l'homme l'avait battue, violée à deux reprises avant d'être surpris en flagrant délit, dénudé sur sa victime, par les gendarmes que cette dernière avait pu appeler.

    Tout au long du procès, l'accusé a reconnu la séquestration mais nié les viols de son ex-épouse. « J'ai fait cela pour que l'enfant qu'elle attendait soit de moi, je ne voulais pas qu'il soit de l'autre », a-t-il dit.

    La victime, 27 ans, mère de trois enfants, a affirmé avoir déposé 27 plaintes et mains courantes contre son époux pour des viols, parfois collectifs, lorsqu'elle vivait avec lui et qu'il l'aurait forcée à se prostituer après un mariage « arrangé ».

    L'altération du jugement retenue

    Les experts psychiatres ont été unanimes à dire que l'accusé souffre de « schizophrénie lourde ». Des troubles psychologiques qui peuvent l'entraîner, pour deux des trois experts ayant examiné l'accusé en août, « dans l'irréel et parfois même dans un délire mystique » comme il l'a avancé à la barre.

    Au terme de trois jours d'audience et de trois heures de délibéré, la cour a retenu l'altération du jugement, mais rejeté l'abolition.

    Le ministère public avait requis 13 années de réclusion criminelle avec suivi socio-judiciaire, prenant en considération l'altération de discernement chez l'accusé au moment des faits.

    Le condamné a été inscrit au fichier des auteurs d'agressions sexuelles et perdu l'autorité parentale sur ses deux filles, placées dans des familles d'accueil.