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Dans le métro et le RER, un air jusqu’à dix fois plus pollué qu’à l’extérieur

Selon le CNRS et l’association Respire, les quais concentrent les plus forts taux de particules ultrafines, en raison du freinage des rames.

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Publié le 18 septembre 2019 à 09h39, modifié le 18 septembre 2019 à 18h41

Temps de Lecture 2 min.

Sur un quai du RER A, en janvier 2015.

« Trois cents bouches du métro rejettent des particules fines à des niveaux de danger exceptionnels », déclarait au Monde Anne Hidalgo, lundi 16 septembre, avant la publication d’une cartographie inédite révélant les zones les plus polluées de la capitale. Une équipe du CNRS, épaulée par l’association Respire, a mesuré en juin ces particules fines dans le métro et dans le RER avec un appareil de haute précision (LOAC). Les résultats, diffusés mercredi 18, sont sans appel : « L’air est nettement plus pollué en particules fines dans le métro que dans l’air ambiant extérieur. »

A la station du RER A, gare de Lyon, les concentrations de PM10 (inférieurs à 10 micromètres), les particules les plus grossières, ont atteint jusqu’à dix fois celles mesurées à la surface : 300 microgrammes par mètre cube (µg/m3) contre 30 µg/m3 à l’extérieur. L’écart est également important pour les PM2,5 (inférieurs à 2,5 µm) : 50 µg/m3 versus 15 µg/m3. Mais les résultats sont encore plus impressionnants lorsque l’on s’intéresse aux particules ultrafines (PUF), d’un diamètre inférieur à 0,1 µm, que ni les appareils de surveillance mis en place par la RATP sur son réseau ni ceux d’Airparif ne mesurent, en l’absence de normes.

« Un niveau jamais atteint en extérieur »

La concentration en PUF a atteint en juin environ 300 µg/m3, gare de Lyon. « Un niveau jamais atteint en extérieur, où on reste en général en dessous de 10 µg/m3 », souligne Jean-Baptiste Renard, du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace du CNRS, qui a conduit ce projet. Les mesures en concentration ne rendant qu’imparfaitement compte de la pollution lorsqu’il s’agit de particules aussi fines, il faut aussi les dénombrer. Et, sur le quai du RER A, les scientifiques en ont compté beaucoup : entre 300 millions et 800 millions de particules par mètre cube. Soit 10 fois plus qu’à l’extérieur. Des niveaux similaires ont été relevés sur les quais de la ligne 4 du métro, à la station Châtelet.

Des mesures ont également été faites à la station Cité et dans une rame de la ligne 10 entre Odéon et Gare d’Austerlitz. Les niveaux de pollution constatés à l’intérieur de la rame sont inférieurs à ceux mesurés dans les couloirs. Et sur les quais, c’est en tête que les pics ont été mesurés. Conseil d’Olivier Blond, le président de Respire : « N’attendez pas votre RER près de l’entrée du tunnel ! »

Pour le spécialiste de la pollution de l’air, il s’agit d’« en finir avec l’omerta ». « Tout le monde sait que le métro est pollué, mais rien ne changera tant que la RATP refusera de reconnaître la gravité du problème. Les mesures que nous avons effectuées, c’est la régie qui aurait dû les faire depuis longtemps. » A la RATP, on fait valoir que des mesures de qualité de l’air sont pratiquées « depuis vingt ans » et mises à disposition du public depuis 2018, que 56 millions d’euros auront été investis entre 2016 et 2020 pour renouveler les systèmes de ventilation, ou encore qu’une expérimentation est en cours pour « capter les particules métalliques au freinage », considérées comme la principale source de pollution.

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