Les bonnes adresses parisiennes de Jacques Chirac

Chez Lipp, au Père Claude, Tong Yen... mais aussi galeries d’art et musée Guimet. Voici les lieux où celui qui fut maire de la capitale pendant dix-huit ans avait ses habitudes.

 Le jeune Jacques Chirac, étudiant à Sciences-po, aimait dîner dans cette institution du boulevard Saint-Germain (VIe).
Le jeune Jacques Chirac, étudiant à Sciences-po, aimait dîner dans cette institution du boulevard Saint-Germain (VIe). LP/Delphine Goldsztejn

    Outre la politique, Jacques Chirac, qui nous a quittés ce jeudi, avait deux passions : la bonne bouffe et l'art. Son Paris à lui, c'était les restaurants, les galeries et les antiquaires. Lorsqu'il était étudiant à Sciences-po, il allait dîner chez Lipp, la brasserie du boulevard Saint-Germain (VI e ) et boire des verres avec Bernardette, sa future épouse, à la Rhumerie, située à deux pas de là. C'est dans ce quartier de ses premières amours qu'il reviendra finir ses jours, rue de Tournon, à quelques mètres du Palais du Luxembourg.

    Jacques Chirac, en juin 2010,  en dédicace à la Rhumerie où jeune il buvait des piña colada avec sa future épouse, Bernadette LE PARISIEN
    Jacques Chirac, en juin 2010, en dédicace à la Rhumerie où jeune il buvait des piña colada avec sa future épouse, Bernadette LE PARISIEN LP/Delphine Goldsztejn

    Président, il fuyait l'Elysée pour les bistrots et a ainsi découvert sa «cantine», le Père Claude, fameux bistrot du XV e arrondissement. Le chef Claude Perraudin le régalait avec des escargots, des œufs cocotte, du boudin, un baba au rhum, un colonel. Et bien-sûr, «de la tête de veau», mais «pas tout le temps car il en avait marre parfois, tout le monde lui en cuisinait!»

    Avenue de la Motte-Picquet (XVe), ce jeudi. Claude Perraudin, patron du Père Claude, où Jacques Chirac se rendait plusieurs fois par semaine. LP/Aubin Laratte
    Avenue de la Motte-Picquet (XVe), ce jeudi. Claude Perraudin, patron du Père Claude, où Jacques Chirac se rendait plusieurs fois par semaine. LP/Aubin Laratte LP/Delphine Goldsztejn

    Si Chirac était connu pour son coup de fourchettes et son goût pour la cuisine roborative, il aimait aussi les saveurs exotiques. Pas étonnant qu'il soit resté fidèle à Tong Yen, restaurant chinois mythique situé près des Champs-Elysées (VIIIe) fréquenté par les politiques et les célébrités du monde entier.

    Il a continué jusqu'au bout à honorer la table qui était la sienne depuis 1995, en fond de salle, à gauche. « Il est venu trois jours avant que je prenne ma retraite. Il m'a dit : Vous n'allez pas me faire ça ! » se souvient la patronne Thérèse, à qui Bernadette avait confié les fourneaux de l'Hôtel de Ville pour les 60 ans de son époux.

    Son goût pour l'exotisme l'avait poussé aussi au restaurant antillais la Créole, sur le boulevard Montparnasse (XIVe) ou au Benkay, temple de la cuisine gastronomique japonaise installé le long de la rue de Grenelle (VIIe), près de la tour Eiffel.

    Mais Jacques Chirac aimait également les nourritures spirituelles. Dans sa jeunesse rue de Seine (VIe), il faisait le tour des galeries de Saint-Germain-des-Prés. «Il y a quelques années, il passait encore en voiture dans le quartier et faisait un signe de la main par la fenêtre ouverte », raconte le directeur de l'Hôtel, rue des Beaux-arts (VIe).

    «Le musée Guimet était son domicile principal»

    Mais il aimait par-dessus tout les arts orientaux. Comme en témoignaient les porcelaines et autres antiquités de style oriental qui trônaient dans son bureau de l'Hôtel de Ville de Paris. Et son amour pour le musée Guimet, à Paris (XVIe). «Il fréquentait déjà ce lieu lorsqu'il était lycéen et a continué à y venir régulièrement. C'était son univers de prédilection, son domicile principal », raconte Denis Tillignac, écrivain, journaliste et éditeur.

    Jacques Chirac aimait aussi l'Afrique et les arts premiers et le musée du quai Branly (VII e ), qu'il a porté et inauguré le 20 juin 2006, porte désormais son nom.

    Notre dossier sur le décès de Jacques Chirac