Une jeune femme se prenant la tête entre les mains derrière son écran d'ordinateur au bureau

Génération dépression : les jeunes quittent leur job pour préserver leur santé mentale

© fizkes via Getty Images

Les millennials dénoncent une plus grande souffrance psychologique au travail que les générations précédentes.

Que ce soit à travers la musique qu’elle écoute, les mèmes qu’elle affectionne ou les comptes Instagram qu’elle consulte, la jeune génération semble nager en pleine dépression. Non, il ne s’agit pas d’un énième cliché sur les millennials. Le mal-être des jeunes est réel, et se traduit de plus en plus sur le lieu de travail.

50% des millennials ont quitté leur job pour des problèmes de santé mentale

Le constat nous vient d’une étude publiée dans la Harvard Business Review. Les jeunes semblent plus souffrir de dépression au travail que les générations précédentes. 50% des millennials ont d’ailleurs déjà quitté leur job à cause de ça. Et chez les Z, c’est encore plus alarmant : on passe à 75% ! Avant de s’emballer : non, ce n’est pas le signe que tout était mieux avant. Les chercheurs et chercheuses soulignent que c’est surtout la preuve que les jeunes sont plus au courant des risques liés aux problèmes de santé mentale, savent en parler, et comprennent l’importance de se protéger.

Les entreprises doivent se mobiliser

Comment faire pour rectifier le tir ? Plutôt que d’engager des chief happiness officers qui ne trouvent pas toujours d'utilité, les entreprises doivent-elles miser sur les psys ? 86% des individus interrogés estiment d’ailleurs que quand on parle de la culture d’une entreprise, cela devrait intégrer la façon dont celle-ci soutient les personnes qui souffrent de troubles psychologiques. Mettre en place des dispositifs systématiques pour accompagner ces dernières permettrait, selon l’étude, d’améliorer l’engagement des équipes, mais aussi d’assurer de meilleurs recrutements et un meilleur taux de rétention des talents.

Les bons exemples existent

Certaines boîtes – comme Verizon Media, Johnson & Johnson ou RetailMeNot – mettent en place des programmes complets pour intégrer le soutien psychologique à leur stratégie DEI (pour Diversité, Égalité, Inclusion). Au programme : des espaces de discussions pour les personnes en souffrance, des volontaires parmi les équipes pour les soutenir, et du personnel soignant.  

Alors oui, ça demande un certain investissement. Mais on se dit que c’est peut-être moins anecdotique que les entreprises qui, désespérées de ne pas savoir comment retenir les millennials dans leurs rangs, déploient toutes sortes de stratagèmes cosmétiques : congés à rallonge, campus géants qui reprennent les codes des universités…  


Méthodologie

Menée par Mind Share Partners, SAP et Qualtrics, l’étude a interrogé 1 500 personnes âgées de 16 ans et plus aux États-Unis.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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commentaires

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  1. Avatar Natacha dit :

    Il ne me semble pas que les générations millenial et Z - dont je ne fais pas partie 😉 - soit plus "dépressives" que les X et ceux d'avant. Nous n'avons pas été éduqué dans la même culture, notamment dans la résistance à la difficulté, à la pression, à l'usure. Mais si aujourd'hui l'épuisement au travail, le burn-out se développe, on peut comprendre que les jeunes générations, de manière massive, ne souhaitent plus subir cela, et c'est très bien! Le management à la française a vraiment besoin d'évoluer vers un collaboratif constructif pas vers du pressage de citron généralisé. Les chefs d'entreprise devraient l'entendre mais difficile de les faire balayer devant leur porte, car dans ce schéma, c'est toujours aux collaborateurs de "sortir de leur zone de confort" . Mais parfois, nécessité fait loi! oui, encore un vieux proverbe plein de sagesse 🙂

  2. Avatar Carla dit :

    Les entreprises devraient plutôt adapter leurs modes de travail et stratégie à ces nouvelles générations. Pas besoin de psy si le travail effectué a du sens et que les résultats sont visibles, ce qui cherchent les jeunes et les moins jeunes d'ailleurs!

  3. Avatar Simon dit :

    Avant tout de chose, il faut noter qu’on parle des jeunes aux USA. Il serait bien de le préciser directement, les aspects culturels éducatifs ayant un impact très fort sur ces résultats.
    Mais cela peut nous servir d’avertissement précurseur puisque nous sommes en train de prendre le même chemin.

    Revoir Simon Sinek.
    Il y a une raison qui n’est pas évoquée : la possible fragilité psychologique des nouvelles générations. Et ce n’est pas leur faute, c’est la faute de la société éducative qui ne leur a pas donné les armes nécessaires pour les solidifier.
    C’est pourtant la raison la plus probable, alors que les entreprises sont beaucoup plus souples et « à l’écoute » que jamais, beaucoup moins dure. Il n’est pas anodin que la solution proposée ne soit d’ailleurs pas de les rendre moins dure encore mais d’engager des psys...

  4. Avatar borval dit :

    " 50% des millennials ont d’ailleurs déjà quitté leur job à cause de ça". Vous êtes sûrs de ce chiffre ? Vous ne vouliez plutôt pas dire "50% de ceux qui ont quitté leur job l'ont fait à cause ça" ?

  5. Avatar Johnny dit :

    Si la génération (dont je fais parti, Gen Y) subie beaucoup trop le travail qu'on nous demande de réaliser, c'est avant tout parce qu'il manque de sens. Surtout dans le secteur tertiaire. Nous n'aboutissons aucun vrai projet, nous n'avons plus d'expertises mais des parcelles de compétences morcellées activées sur des journées hachées. Le résultat : Nous n'accomplissons pas de taches satisfaisantes, nous faisons juste partie d'une chaine de délégation de travail qui ne trouve son sens que dans l'urgence. urgence de répondre, urgence de coster, de monter une partie d'un dossier, de jeter un oeil sur une reco tout en montant le début d'une autre, urgence pour hier, urgence pour demain. L'urgence résolue comme point de repère qui donne le faux sentiment d'avoir au moins accomplie quelque chose de tangible dans ce monde complexe. C'est la principale raison du Burn Out. Je me suis déjà retrouvé à pleurer devant mon ordi sans comprendre pourquoi. Notre monde a créé des bullshit Job pour toute une génération, surtout dans le marketing, la tech' et la communication.

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