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Charlotte Gainsbourg: «Mon père serait censuré aujourd’hui»

Charlotte Gainsbourg sera mercredi à l’affiche du film de son compagnon Yvan Attal, «Mon Chien Stupide» Gys Danny/Gys Danny/Reporters/ABACA

Dans un portrait que lui consacre The Guardian, la chanteuse et actrice déplore l’emprise du «politiquement correct» et estime que Serge Gainsbourg, provocateur devant l’éternel, en aurait bien pâti.

«Tout aujourd’hui est si politiquement correct, si ennuyeux, si prévisible. Mon père serait censuré à chacun de ses choix». Dans un long portrait que lui consacre le quotidien The Guardian ce week-end, Charlotte Gainsbourg se livre à cœur ouvert: son illustre père Serge Gainsbourg, sa collaboration avec un autre provocateur né Lars Van Trier, sa nouvelle vie à New York...

Pour la comédienne et chanteuse, la bien pensance actuelle; la capacité des réseaux sociaux à engendrer les polémiques auraient rendu son père misérable: «Il se souciait beaucoup de ce que les gens ressentaient et pensaient lorsqu’on le critiquait». Et d’avouer: «tellement de choses l’ont beaucoup blessé. Notamment les attaques antisémites qui l’ont visé». Durant la Seconde Guerre mondiale où il a dû porter l’étoile jaune, mais aussi, bien après, en 1979 quand sa réinterprétation reggae de la Marseillaise lui a valu d’être accusé de vouloir faire de l’argent avec l’hymne national.

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«En quelques tweets, une carrière peut être tuée dans l’œuf», relève Charlotte Gainsbourg qui se rappelle aussi à quel point le tube «Lemon Incest» qu’elle a chanté, à douze ans, avec son père a charrié son lot de controverse. Le titre de 1984 évoquant l’amour paternel de 1984 étant bâti sur un jeu de mots entre le zeste de citron et le mot inceste.

Liberté de créer à New York

Charlotte Gainsbourg prend aussi la défense du controversé réalisateur danois Lars Von Trier avec qui ell a tourné Melancholia, Antechrist et Nymphomaniac qui fut interdit aux moins de 18 ans. «Lars Von Trier offre de rôles féminins puissants. Certes, il vous pousse dans des recoins sombres mais ce que je recherche en tant qu’actrice. Si Björk que Von Trier avait fait tourner Dancer In The Dark l’a accusé à demi-mot de harcèlement lorsque le mouvement #Metoo est apparu, Charlotte Gainsbourg raconte un cinéaste qui a cherché à la mettre à l’aise dans chaque plan dénudé et qui l’a laissée garder son t-shirt car Charlotte Gainsbourg ne voulait pas montrer ses seins à l’écran.

La comédienne deux fois césarisée se confie aussi sur sa décision d’aller vivre aux États-Unis après le suicide de sa sœur la photographe Kate Barry. «C’est formidable de s’en aller ailleurs avec juste une valise», note-elle. En saluant le relatif anonymat dont elle bénéficie de l’autre côté de l’Atlantique: «Lorsque les passants me reconnaissent, c’est pour moi, pour ma musique et mes films», et non pour ses parents. Cette liberté a aussi donné le courage et l’envie à la fille de Jane Birkin de composer les paroles de son album.

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Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg et leur fils Ben. Domine Jerome/Domine Jerome/ABACA

Les spectateurs français la retrouveront en revanche très vite dans les salles obscures avec Mon chien stupide, le nouveau film de son compagnon Yvan Attal qui sort mercredi prochain, le 30 octobre. Charlotte Gainsbourg y joue la femme d’un écrivain dépressif et en mal d’inspiration, campé par Yvan Attal. Le malheureux romancier choisit, malgré l’avis de son entourage, d’adopter un énorme mâtin de Naples à la sexualité quelque peu envahissante. Ben Attal, l’aîné des trois enfants du couple Attal-Gainsbourg, y campe, lui, un surfeur drogué. Une affaire de famille de bout en bout.

Amour, famille et crise de la cinquantaine : rencontre avec Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg - Regarder sur Figaro Live

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202 commentaires
  • Michel SALMON

    le

    Hé oui. Aujourd’hui en France, on peut dire « un blanc », mais il n’est pas autorisé de dire « un noir ».

  • CHTI in USA

    le

    Rassurez-vous.. vous êtes inconnue ici aussi ..
    Bien à vous .. votre dévoué ..

  • billylitaliano

    le

    Elle a raison le politiquement correct nous tue

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