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Une fresque du 17e siècle se révèle grâce aux rayons ultraviolets

Un homme ouvre un panneau de bois qui donne sur une vieille fresque majoritairement effacée

Depuis 1982, la fresque est protégée par des panneaux en bois. Elle a été découverte cette même année lors de travaux dans le monastère.

Photo : Radio-Canada / Audrey Paris

Dans une petite pièce du monastère des Augustines de l'Hôpital général de Québec se trouve une fresque qui date du 17e siècle. L’illustration, majoritairement effacée, a été exposée à des rayons ultraviolets dans le but d'y découvrir de nouvelles traces de l'histoire.

Un peu comme dans une scène du Code Da Vinci, les experts du Centre de conservation du Québec ont éclairé la fresque ancienne avec une lumière à rayonnement ultraviolet. Ils ont ensuite pris des photos.

Contrairement au professeur Robert Langdon, ces experts ne recherchent pas nécessairement des symboles, mais des pigments.

Si on éclaire avec une lampe ultraviolette qui a 365 nanomètres, les pigments vont réagir, indique Michel Élie, photographe au Centre de conservation. Il y a des pigments, comme des vernis, qui vont s'afficher plus sous l'effet de la fluorescence que d’autres.

Michel Élie devant un ordinateur portable dans une pièce avec un lumière à rayonnement ultraviolet.

Michel Élie est photographe pour le Centre de conservation du Québec.

Photo : Radio-Canada / Audrey Paris

À partir des données recueillies sur les photos, des restaurateurs seront en mesure d’estimer à quel moment la fresque a pu être peinte.

C’est sûr que s’il y a des vernis qui ont été utilisés à certaines époques qui font un effet plus verdâtre, ça va leur donner une idée de l’époque, ajoute M. Élie.

Les restaurateurs pourront aussi observer les différentes marques laissées par les années sur la fresque, pour notamment y déceler des traits qui pourraient ne plus être visibles à la lumière conventionnelle.

En plus de l'ultraviolet, le Centre de conservation du Québec utilise aussi le rayonnement infrarouge pour ce projet.

Une photo de la fresque avec un éclairage ultraviolet en haut et une autre photo avec un éclairage normal en bas.

Sous l'effet de l'éclairage ultraviolet, le texte « Point de salut sans croix » est légèrement plus visible.

Photo : Radio-Canada

Dans l'antre des Récollets

Découverte lors de travaux en 1982, la fresque représente les événements qui ont précédé la mort de Jésus, comme l’explique Denis Robitaille, chargé de projet en patrimoine chez les Augustines.

Quand on relit dans les évangiles, on trouve évidemment les clous, il y a une couronne d'épines, une croix, une lance, des pinces pour clouer au sol, énumère-t-il. Donc des instruments de la Passion.

La fresque servait aux pères et aux frères récollets, souligne-t-il, les premiers occupants du monastère vers 1620. C'était leur espace de prières en dehors des messes. Pour se donner une ambiance, ils ont peint une fresque.

Un mur de bois sur lequel on peut percevoir une couronne d'épines

Même si les illustrations sur la fresque ont été effacées avec le temps, il est possible d'observer quelques objets, comme une couronne d'épines.

Photo : Audrey Paris

Aujourd'hui, les Augustines qui occupent les lieux ne viennent toutefois plus prier dans cette petite pièce qui sert maintenant de bureau.

Qui sont les Récollets

Ces frères et pères sont arrivés en Nouvelle-France en 1615. À Québec, Samuel de Champlain voulait les installer près de la rivière Saint-Charles et pour y développer une ville, en fortifiant le cap. Les Récollets vivaient selon la stricte observance. C’était une communauté mendiante et très modeste qui vivait de la charité publique.

Source : Denis Robitaille, chargé de projet en patrimoine aux Augustines

Lieu unique

Le monastère de l’Hôpital général, en plus d’être situé à Notre-Dame-des-Anges, la plus petite municipalité du Québec, est l’édifice le plus ancien en Amérique, au nord du Mexique, souligne Denis Robitaille.

Au Québec, c’est le seul bâtiment utilisé par les Récollets qui a majoritairement survécu aux aléas de l’histoire. Les autres se trouvaient à Trois-Rivières et à Montréal. Celui de Trois-Rivières a été grandement transformé et celui de Montréal, détruit.

L'autel de la chapelle du monastère des Augustines.

Le mur sur lequel a été peinte la fresque des instruments de la Passion se trouve de l'autre côté du retable, le mur situé derrière l'autel.

Photo : Radio-Canada / Audrey Paris

On est d'ailleurs en contact avec des archivistes à Paris pour voir s’il existe des choses semblables à la fresque ailleurs, indique-t-il.

Le travail du Centre de conservation du Québec permettra aux Augustines de mieux connaître l’histoire de cette fresque, mais aussi de bien la conserver.

Évidemment, l’idée n’est pas de repeindre la peinture, répond Denis Robitaille, mais de lui donner une protection qui lui permettra de survivre encore plus longtemps… un autre 100 ans, pourquoi pas.

Le travail effectué avec la fresque fait partie d'un plus large projet de datation des plus vieux secteurs du monastère des Augustines. Ces dernières célébreront le 400e anniversaire de l'endroit l'an prochain.

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