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Féminicides: 10 femmes tuées par leur compagnon ou ex en novembre, 138 depuis le 1er janvier 2019

Tous les mois sur nos sites, nous parlons de ces femmes victimes de féminicides en France. Depuis le 1er janvier 2019, elles sont 138.

Temps de lecture: 6 min

[Données collectées avec l’aide du collectif de veille « Féminicides par compagnon ou ex »]

1. Samedi 2 novembre : une femme de 87 ans / Fontainebleau (Seine-et-Marne)

Son mari, âgé de 88 ans, l’a tuée avec une carabine 22 long rifle avant de se suicider avec la même arme, dans leur résidence, rapporte le Parisien.

Les corps ont été découverts par une infirmière. L’enquête a été classée sans suite.

2. Samedi 2 novembre : Nathalie, 53 ans / Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)

Son compagnon, âgé de 52 ans, est soupçonné de l’avoir tué en la rouant de coup. C’est lui qui a prévenu les secours, qui ont découvert le corps recouvert d’hématomes de Nathalie.

Placé en garde à vue, il a nié être l’auteur du crime. Il est déjà connu pour des violences conjugales envers sa compagne. Il a été mis en examen pour « violence habituelle ayant entraînée la mort » et placé en détention provisoire.

Plusieurs voisins auraient signalé les violences que subissait Nathalie aux forces de l’ordre. Aucune plainte n’a été déposée, rapporte France 3.

3. Vendredi 8 novembre : Aurore, 34 ans / Levallois-Perret (Haut-de-Seine)

aurore

Capture d’écran Leetchi

Son compagnon, âgé de 47 ans, l’aurait étranglée. C’est un ami de la victime, inquiet de ne pas avoir de nouvelles, qui a prévenu les secours.

Le compagnon était blessé à l’arme blanche à la cuisse et a d’abord été hospitalisé. Ensuite entendu par les enquêteurs, il a avoué avoir étranglé Aurore. Son mobile ? Il soupçonnait une infidélité. Il a été mis en examen et écroué, rapporte France 3.

Une cagnotte a été mise en place par les proches d’Aurore pour aider sa famille à financer ses obsèques.

4. Dimanche 10 novembre : Sylvia, 40 ans / Oberhoffen (Bas-Rhin)

Jacqui Walter, son mari âgé de 48 ans, l’a poignardée à plusieurs reprises. La victime a tenté de s’enfuir du domicile, poursuivi par ce dernier. Gravement blessée au cou, elle n’a pas pu être ranimée par les secours. C’est la fille de la victime, alertée par Sylvia, qui a prévenu les secours : ces derniers mettront une demi-heure à arriver. Elle a assisté au coup de couteau qui sera fatal à sa mère.

L’homme, qui a menacé de se suicider, a été interpellé et placé en garde à vue. La victime voulait visiblement divorcer, ce que Jacqui Walter refusait. Trois jours avant les faits, les gendarmes étaient intervenus au domicile du couple pour des pneus crevés par le meurtrier présumé.

La victime avait aussi déposé une main courante deux mois avant sa mort et une plainte un mois avant pour des menaces de mort et des violences. Le couple était en instance de divorce après un an de mariage.

Jacqui Walter a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et placé en détention provisoire.

5. Lundi 11 novembre : Karine, 48 ans / La Plaine-sur-Mer (Loire-Atlantique)

Son ex-mari, âgé de 43 ans, l’a étranglée et poignardée à trois reprises alors qu’elle venait récupérer des affaires dans leur résidence secondaire . Il s’est ensuite suicidé par pendaison.

Karine avait déjà déposé deux plaintes contre son ex-mari, dont elle était séparée depuis deux ans : en août 2019 pour des faits de violence et 15 jours avant son meurtre pour des menaces de mort. « Depuis un an, il était devenu de plus en plus violent et il buvait beaucoup », confie la mère de Karine à Libération.

La victime était mère de trois enfants, âgés de 13, 15 et 17 ans et vivait à Couëron. Elle était animatrice scolaire, comme le rapporte Libération.

Le samedi 23 novembre, une marche a été organisée en mémoire de Karine à Couëron, à l’initiative de sa famille.

6. Mardi 12 novembre : Aminata, 31 ans / Montfermeil (Seine-Saint-Denis)

aminata

Capture d’écran du site du Parisien

Alou T., son compagnon âgé de 40 ans, l’a poignardée à plusieurs reprises, dans le dos et le cou, sous les yeux des deux fillettes du couple. Ce sont ces dernières qui ont alerté les secours, en trouvant refuge chez un voisin.

La victime a tenté de se défendre en poignardant son compagnon avec un couteau. Il est aussi décédé de ses blessures à l’hôpital.

Les habitants du quartier où résidait la victime ont reçu un soutien psychologique par le Samu, rapporte le Parisien. Les fillettes ont été prises en charges par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Des amies d’Aminata ont confié que la mère de famille songeait à quitter son compagnon et à prendre un logement pour elle seule, avec ses filles. « Des tensions » étaient présentes dans la couple, selon elles, car l’homme ne voulait plus qu’Aminata travaille autant. Elle était hôtesse de caisse au magasin Auchan de Montfermeil : « Aminata était une femme exemplaire », d’après le directeur du magasin.

7. Jeudi 14 novembre : Marinette, 85 ans / Allauch (Bouches-du-Rhône)

Son mari, âgé de 85 ans, l’a abattue avec une carabine 22 long rifle. Il s’est ensuite suicidé.

D’après des voisins, l’homme était atteint d’un cancer et refusait de voir sa femme vivre sans lui.

Les enquêteurs parlent d’un suicide à deux, bien que la victime ne se soit pas donnée la mort elle-même.

8. Vendredi 15 novembre : Aurélia Biron, 22 ans / Trénelle, Fort-de-France (Martinique)

aurelia biron

Son compagnon, âgé de 32 ans, a mis le feu à leur chambre à coucher, lors d’une dispute. La jeune femme est décédée à l’hôpital, grièvement brûlée.

Aurélia était, selon ses voisins, victime de violences conjugales régulières. D’abord considéré comme accidentel, le caractère criminel de l’incendie a été mis à jour.

L’homme, hospitalisé en service de grand brûlé en métropole, sera entendu pour meurtre à sa sortie.

La soeur de la victime, Hortense, n’était plus en bons termes avec Aurélia à cause de sa relation avec ce dernier : « Elle l'aimait, elle l'aimait vraiment beaucoup. Elle s'est séparée de lui à un moment, a eu un nouveau copain, mais elle est retournée avec lui parce qu'elle aimait J », explique-t-elle Franceantilles.fr

9. Samedi 16 novembre : Florence Thibaudat, 55 ans / Orléans (Loiret)

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Capture d’écran du site du Parisien

Pascal Hue, son mari âgé de 59 ans, l’aurait battue et étranglé avant de déposer son corps dans la forêt  : il a été découvert le lendemain.

L’homme avait alerté les gendarmes et ses amis Facebook de la disparition de sa femme en pleine journée. Mais face aux enquêteurs, sa version n’a pas tenu : il a avoué le meurtre, avançant la jalousie comme mobile. Elle lui aurait tenu tête, alors qu’il la questionnait sur une sortie au restaurant, la veille, rapporte La République du Centre. Le meurtre a eu lieu au domicile du couple, et l’homme a ensuite été enregistré sur une caméra de surveillance transportant un sac en forêt de Chaigny, où le corps de Florence a été retrouvé.

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Capture d’écran Facebook

Pour brouiller les pistes, Pascal Hue aurait retiré le pantalon de pyjama de sa femme en la déposant dans la forêt, pour faire croire à un crime sexuel.

Il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et a été placé en détention provisoire.

Florence Thibaudat était mère de quatre enfants.

10. Lundi 25 novembre : Pascale, 55 ans / Chataigneraie (Vendée)

Loïc, son mari âgé de 61 ans, l’a abattue d’un coup de fusil de chasse avant de se suicider.

C’est un proche de la victime qui a alerté le Collectif Féminicides sur Facebook, ne voyant pas l’affaire relayée dans les médias. Une information confirmée par le parquet des Sables d’Olonne. Ce dernier indique qu’il n’y avait pas de violences signalées au sein du couple. Une seule piste a été avancée, sans certitude : la perte de l’emploi du mari.

Pascale tenait une boutique de vêtement d’occasion dans la région. Elle était mère de deux enfants.

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