Retraites : les Français parmi les mieux lotis au sein de l’OCDE

Âge de départ, espérance de vie après retraite, niveau de pension… Le système français, que le gouvernement veut réformer, est l’un des plus avantageux pour les salariés.

 En France, les retraités ont des revenus généralement supérieurs à la moyenne de la population (image d’illustration).
En France, les retraités ont des revenus généralement supérieurs à la moyenne de la population (image d’illustration). LP/Olivier Corsan

    Le dernier rapport de l'OCDE sur les pensions de retraite est clair : si on le compare avec celui des autres pays développés, le système actuel en France est avantageux pour les retraités mais pèse un peu plus sur les dépenses et les revenus des actifs.

    En France, l'âge moyen du départ à la retraite est légèrement en deçà de la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques : 63,3 ans à égalité entre les hommes et les femmes, contre 64,2 et 63,5 respectivement dans l'ensemble des pays de l'organisation. La Norvège et l'Islande occupent le haut du classement avec un âge moyen de départ estimé à 67 ans, pour une personne commençant sa retraite en 2018 et ayant travaillé depuis ses 22 ans de façon ininterrompue. L'Italie suit de près (67 ans pour les hommes, 66,6 pour les femmes).

    Avec les règles actuelles, les Français sont les champions de l'espérance de vie à la retraite : il reste aux hommes une durée de vie moyenne de 22,7 ans et aux femmes 26,9 ans, après leur pot de départ. Attention, toutefois : ces statistiques ne prennent pas en compte l'espérance de vie en bonne santé. Selon une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), l'espérance de vie sans incapacité, c'est-à-dire sans « être limité dans ses activités quotidiennes », est de 64,5 ans pour une femme et de 63,4 ans pour un homme.

    Une part du PIB qui pourrait reculer

    Sur le plan financier, les retraités sont-ils plus mal lotis que le reste de la population ? C'est le cas dans la grande majorité des pays de l'OCDE, où les plus de 65 ans gagnent moins que les autres tranches d'âge. Mais sur ce point, la France, comme le Luxembourg et Israël, fait figure d'exception : les plus âgés perçoivent un revenu supérieur de 3,2 % à la moyenne nationale. Les situations d'extrême pauvreté sont peu fréquentes comparées aux autres pays développés : la part de retraités gagnant moins que 50 % du revenu médian national est de 3,4 %, contre 13,5 % dans l'ensemble des pays de l'OCDE.

    La contribution des actifs à leur système de retraite est en revanche particulièrement élevée en France, avec une part de 27,5 % du revenu. L'Hexagone est sur le podium des Etats de l'OCDE, derrière l'Italie (33 %) et la République tchèque (28 %). Côté dépenses publiques, la France occupe également la 3e place avec 15 % du PIB consacré aux retraites, talonnant ainsi la Grèce (17,3 %) et l'Italie (15,6 %).

    Selon le rapport, la France devrait reculer à la 6e place de ce classement en 2050, avec une part de PIB dédiée aux pensions diminuant pour atteindre 13,8 %. Et ce, que la réforme voulue par Emmanuel Macron entre en vigueur ou non, précise l'OCDE : « Il s'écoule souvent un long délai entre le moment où une réforme des retraites a lieu et celui où elle commence à affecter les dépenses. »