Près d’un quart des sans-domicile fixe occupent un emploi
Près de neuf sans-domicile sur dix ont travaillé au cours de leur vie. Plus de la moitié le faisait de façon régulière.
Le ratio est inattendu : près d’un sans-domicile fixe sur quatre travaille. Ce chiffre est issu d’une étude de l’Insee publiée mardi sur les SDF français et étrangers francophones – soit 66.300 personnes – et l’emploi. Mais si certains SDF – définis comme personnes ayant dormi dans la rue, dans un logement ou chambre d’hôtel fournis par une association ou un hébergement d’urgence la nuit précédant l’enquête – sont salariés, la plupart occupent des emplois très faiblement rémunérés, principalement en raison d’un temps partiel ou de petits boulots saisonniers.
Ainsi, 60 % des salariés SDF touchent un salaire inférieur à 900 euros par mois. « La majorité a un emploi sous contrat précaire, voire sans contrat de travail du tout, pour 22 % d’entre eux. Tout concourt à ce qu’ils ne trouvent pas de toit », explique Jérôme Accardo, chef de département à l’Insee. D’ailleurs, « les hommes sans domicile sont souvent ouvriers du bâtiment (20 %) ou employés dans l’hôtellerie ou la restauration (22 %). Près de la moitié des femmes qui travaillent sont quant à elles employées dans les services aux particuliers », note l’Insee. Ces secteurs rémunèrent en général moins bien leurs salariés. Sans surprise, le taux d’emploi des personnes sans domicile est d’autant plus élevé que leurs conditions d’hébergement sont stables.
Nombreuses difficultés
Autre donnée étonnante : près de neuf sans-domicile sur dix ont travaillé au cours de leur vie et plus de la moitié de façon régulière. Et le revenu de solidarité active (RSA) est le principal revenu déclaré des sans-domicile (30 % le perçoivent), suivi par les revenus du travail.
Enfin, 40 % des SDF sont à la recherche d’un emploi. Mais si ces derniers font majoritairement appel à Pôle emploi pour les aider, ils rencontrent d’énormes difficultés. Le coût des transports est le principal obstacle qu’ils disent rencontrer, devant les frais liés à la recherche d’emploi en elle-même (téléphone ou Internet). Un tiers indique être empêché par des problèmes de santé, une mauvaise maîtrise de la langue, des difficultés pour écrire ou lire. Et un quart mentionne le manque de vêtements convenables pour aller voir un employeur.