Municipales à Paris : la main tendue des écolos à Villani fait des vagues

Les spéculations sur la composition, désormais très ouverte, de la future majorité vont bon train.

 Paris (XXe), le 24 septembre 2019. David Belliard, le candidat écologiste à Paris, a le soutien de Yannick Jadot, eurodéputé EELV.
Paris (XXe), le 24 septembre 2019. David Belliard, le candidat écologiste à Paris, a le soutien de Yannick Jadot, eurodéputé EELV. LP/Guillaume Georges

    La main tendue du candidat écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, à Cédric Villani a provoqué un mini-séisme dans le petit monde politique toujours à l'affût en cette période de campagne.

    Beaucoup en tout cas y ont vu la preuve que les lignes sont en train de bouger. Si le mathématicien en délicatesse avec LREM n'a pas encore répondu, on sait qu'il a vu d'un très bon œil l'initiative de son challenger écologiste. Passée la surprise, les différents camps réagissent.

    « Il commet une erreur tactique »

    Les socialistes se sont empressés de condamner massivement la proposition. « David Belliard cherche à exister dans la campagne mais il commet une erreur tactique en donnant le sentiment de changer de boussole. Il ne peut pas être intransigeant sur l'écologie et s'allier à un député qui a voté quasiment toutes les mesures gouvernementales », critique Rémi Féraud, premier secrétaire de la fédération socialiste de Paris. « S'il continue sur cette ligne, une bonne partie de ses électeurs voteront pour Anne Hidalgo dès le premier tour », poursuit le sénateur.

    Une grande alliance Hidalgo, Villani, Belliard ?

    Le chef de file des communistes Ian Brossat, qui vient de sceller l'alliance avec Anne Hidalgo dès le premier tour des municipales, est encore plus critique : « Il y a deux mois, David Belliard nous disait qu'il était l'anti-Villani et aujourd'hui il envisage de s'unir avec lui. On ne comprend plus sur quel pied il danse. Tout cela donne un sentiment d'improvisation et d'insincérité ».

    « Cette fusion risque de provoquer des ravages chez les militants écologistes. Mais cela préfigure peut-être une grande alliance Hidalgo -Villani - Belliard, dont nous ne voulons pas », prédit l'ex-Vert Yves Contassot, aujourd'hui coprésident du groupe Génération. s au Conseil de Paris, également rallié à Anne Hidalgo.

    Jadot et Saporta applaudissent

    Dans le camp des écologistes, l'annonce a été diversement appréciée. Si le nouveau chef de file d'EELV Julien Bayou garde le silence, le député européen Yannick Jadot, avocat convaincu de cette ouverture, a très vite applaudi sur Twitter : « Bravo d'ouvrir une nouvelle perspective ».

    Sa compagne Isabelle Saporta, aujourd'hui partenaire d'un autre candidat, Gaspard Gantzer, a loué « une démarche courageuse. Face à l'urgence climatique il est temps de sortir des vieux schémas politiciens ».

    « L'équipe de Villani risque d'imploser », prédit au contraire le chef de file de l'aile gauche des écologistes parisiens, Jérôme Gleizes, conseiller de Paris délégué à l'enseignement supérieur. « Certains ne rompront jamais avec Macron ». Avant d'ajouter : « Anne Hidalgo sait qu'elle doit s'allier à Cédric Villani pour gagner ».

    Silence radio en revanche dans le camp de Benjamin Griveaux, le candidat officiel de LREM. On attend maintenant que son frère ennemi Cédric Villani s'exprime.