Carlos Ghosn, ex-patron des constructeurs d'automobiles Renault et Nissan quittant le bureau de son avocat à Tokyo le 6 mars 2019

Carlos Ghosn, poursuivi au Japon, risque désormais d'être poursuivi au Liban, où il se trouve en cavale.

afp.com/Kazuhiro NOGI

Si Carlos Ghosn a pour l'heure réussi à échapper à la justice japonaise, il pourrait bien être cette fois mis en cause par la justice libanaise. Des avocats au Liban ont demandé au parquet général d'entamer des poursuites contre l'ex-patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui a fui le Japon pour le pays du cèdre, en raison d'un déplacement en Israël, pays voisin où les ressortissants libanais n'ont pas le droit de se rendre.

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Alors qu'il était encore président de Renault-Nissan, Carlos Ghosn s'était effectivement rendu en Israël en 2008 dans le cadre d'un partenariat pour le lancement d'une voiture électrique.

"Entrer en pays ennemi"

"Avoir des rapports avec Israël ce n'est pas une question d'opinion, la loi interdit toute normalisation", a souligné ce jeudi à l'AFP Hassan Bazzi, un des trois avocats ayant présenté la requête auprès du parquet général.

Le "rapport" présenté au parquet reproche à Carlos Ghosn d'avoir commis "le crime d'entrer en pays ennemi et d'avoir violé la loi du boycott d'Israël", a rapporté l'agence de presse officielle ANI. Pays voisins, le Liban et Israël sont techniquement en état de guerre, et Beyrouth interdit à ses ressortissants de se rendre en Israël ou d'avoir des contacts dans l'Etat hébreu.

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"Où étaient le parquet général et la sûreté générale lors des précédentes visites au Liban de Carlos Ghosn, après qu'il se fut rendu en Palestine occupée et qu'il y fut photographié?", s'est insurgé Me Bazzi. "Les pauvres sont poursuivis au Liban, tandis que ceux qui ont gagné des millions en faisant des investissements avec l'ennemi sont traités en héros", a encore fustigé l'avocat.

Au terme d'une fuite rocambolesque, le magnat de l'automobile déchu poursuivi au Japon pour malversations financières est arrivé lundi au Liban. L'homme d'affaires détient les nationalités française, brésilienne et libanaise.

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