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En Emilie-Romagne, l’extrême droite de Matteo Salvini est battue aux élections régionales

Matteo Salvini s’était personnellement impliqué dans cette campagne et comptait sur une victoire pour être en position de force au niveau national. Il est devancé par la gauche.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 janvier 2020 à 03h29, modifié le 27 janvier 2020 à 10h38

Temps de Lecture 3 min.

La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini a été battue par la gauche, dimanche 26 janvier, en Emilie-Romagne, selon des résultats partiels d’une élection régionale à valeur de test national pour le leader souverainiste italien.

Le président sortant de la région, Stefano Bonaccini (Parti démocrate, centre gauche), devançait nettement, avec un score autour de 50 % des voix, son adversaire Lucia Borgonzoni (Ligue) aux environs de 43 %, selon des projections réalisées à partir du dépouillement des bulletins de vote effectué, lundi 27 janvier matin à 2 heures. Cette élection a été marquée par une très forte participation de 67,67 % des électeurs, contre 37 % lors des précédentes régionales de 2014.

Les représentants de la majorité au pouvoir formée par le Parti démocrate (PD, gauche) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) ont eu beau marteler que ce scrutin n’aurait aucune incidence sur le gouvernement, le chef de la Ligue avait annoncé qu’en cas de victoire de son camp il exigerait dès lundi la démission de l’exécutif et des législatives anticipées.

« Après soixante-dix ans, il y a eu un vrai match [gauche-droite] en Emilie-Romagne. Autrefois, le match était fini avant d’avoir commencé », a déclaré Matteo Salvini devant la presse, sans vouloir reconnaître explicitement sa défaite, mais en rappelant que la gauche était habituée à remporter haut la main les scrutins dans cette région.

« Quelque chose va changer à Rome demain », a-t-il prédit, évoquant de possibles répercussions pour le gouvernement. M. Salvini a tenté de se consoler en se réjouissant de la victoire d’ores et déjà certaine – compte tenu d’un écart de plus de vingt points avec son premier adversaire – de la candidate du centre droit Jole Santelli, lors d’élections régionales organisées en Calabre.

« Une traversée du désert » ?

Compte tenu de son engagement au premier plan dans ce scrutin, sa défaite en Emilie-Romagne pourrait, selon certains observateurs, marquer pour le patron de l’extrême droite italienne « le début d’une longue traversée du désert dans l’opposition ». Fort des sondages nationaux montrant la Ligue en tête des intentions de vote autour de 30 % et premier parti d’Italie, le souverainiste espérait en effet qu’une convocation rapide des Italiens aux urnes allait être synonyme pour lui de retour aux commandes du pays.

Région prospère du centre-nord de la péninsule, l’Emilie-Romagne a longtemps été un bastion inexpugnable de la gauche dont les valeurs prévalent toujours dans ses villes, même si la droite a fait de sérieuses incursions dans ses villages et ses campagnes. La candidate de la Ligue, Lucia Borgonzoni, 43 ans, a été totalement éclipsée par Matteo Salvini, qui a organisé des meetings quotidiens et a inondé les médias sociaux de photos de lui en train de déguster du jambon de Parme ou du parmesan, deux spécialités régionales internationalement connues.

Dans le camp adverse, le président de région sortant de centre gauche, Stefano Bonaccini, réélu, lui a opposé sa bonne gestion et les résultats économiques de la région, qui affiche un taux de chômage de 5,9 % (contre 9,7 % au plan national) et une croissance de 2,2 % en 2018. Le principal facteur de stabilité de la majorité au pouvoir en Italie, affaiblie par les divisions, est la crainte commune d’un retour prématuré aux urnes, qui pourrait permettre à Matteo Salvini de revenir aux affaires.

La dynamique des « sardines »

Outre la forte affluence aux urnes, la gauche a sans doute profité de la dynamique antisalvinienne créée par les « sardines », un mouvement de jeunes né dans la région il y a deux mois et vite devenu un symbole national de la protestation contre l’extrême droite.

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Selon certains observateurs, le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, et le Parti démocrate (qui gouverne avec le M5S) devraient être renforcés par cette victoire de la gauche, que l’extrême droite était venue défier dans son fief historique d’Emilie-Romagne. Proche du M5S, M. Conte devra toutefois « faire attention aux effets collatéraux de la victoire du PD en Emilie-Romagne », écrivait dimanche le Corriere della Sera, premier quotidien italien, anticipant un tel scénario.

Fort de son résultat local, le PD pourrait, selon le journal, être tenté d’imposer son agenda politique à son allié au gouvernement, le Mouvement 5 etoiles (M5S), antisystème, affaibli par une crise profonde, et qui, selon les premières projections, aurait été laminé aussi bien en Emilie-Romagne qu’en Calabre.

Le Monde avec AFP

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