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L’Iran, le coronavirus et le « complot de l’ennemi »

Beaucoup d’Iraniens doutent du chiffre de 95 cas de contamination, car les mensonges récents des autorités ont fait perdre à la parole gouvernementale tout crédit.

Par  et

Publié le 26 février 2020 à 11h48, modifié le 27 février 2020 à 08h32

Temps de Lecture 6 min.

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Le territoire de la République islamique d’Iran est devenu l’un des principaux foyers de Covid-19 hors de Chine. Pour son président, Hassan Rohani, cette situation est le résultat d’une conspiration ourdie par « l’ennemi ». « Nous devons tous continuer à travailler, poursuivre nos activités tout en étant prudent », a déclaré mardi 25 février le président lors d’une allocution télévisée, promettant un retour à la normale dans les semaines à venir. Ce message rassurant, empruntant aux codes de la théorie du complot dont le régime de Téhéran est coutumier, était délivré aux Iraniens alors que, les unes après les autres, des figures officielles s’avéraient, elles-mêmes, être atteintes par le coronavirus.

Mardi, Iraj Harirchi, vice-président du ministère de la santé, a ainsi confirmé avoir été testé positif au coronavirus. Il a dit avoir eu de la fièvre la veille avant de se faire diagnostiquer, sans mentionner son apparition, dimanche soir, toussant sans masque, à la télévision nationale où il a tenté d’assurer les Iraniens de la bonne maîtrise de la situation concernant la propagation du virus.

Quelques heures plus tôt, lors d’une conférence de presse, Iraj Harirchi se trouvait aux côtés du porte-parole du gouvernement, Ali Rabii. Transpirant, le vice-ministre n’a cessé d’essuyer son front. Ce dernier n’a d’ailleurs pas assisté à la session du Comité national de lutte contre le Covid-19 dirigée par le président Rohani. Aucune information n’a fuité sur son état de santé alors que deux autres officiels iraniens ont déclaré avoir été infectés par le coronavirus : le député Mahmoud Sadeghi et le maire du 13e arrondissement de Téhéran, Morteza Rahmanzadeh.

Déclarations publiques non fiables

On ignore si ces nouveaux cas sont compris dans les chiffres officiels particulièrement bas, qui étaient, dans la journée de mardi, de 15 morts et de 95 cas reconnus. Les déclarations publiques sur le sujet ne sont toutefois pas considérées comme fiables par la population comme par le corps médical. Les mensonges publics répétés pendant plusieurs jours par les autorités iraniennes à la suite de la destruction par la défense antiaérienne du Boeing d’Ukraine International Airlines le 8 janvier ont fait perdre à la parole gouvernementale tout crédit aux yeux de nombreux Iraniens.

« Les chiffres qui circulent de manière informelle entre médecins laissent entrevoir une crise d’une ampleur sans commune mesure avec les chiffres donnés par le gouvernement », observe un médecin iranien. « Les soignants s’informent par des conversations groupées et des informations ponctuelles sur de nouveaux cas, de nouveaux décès, mais il n’y a pas de centralisation de l’information, il est donc difficile d’avoir une idée de ce qui se passe. »

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