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Coronavirus : les personnes obèses représentent une proportion très élevée des patients en réanimation en France

Les individus en situation d’obésité risquent plus de présenter une forme grave de Covid. Selon les premières données d’un registre national, 83 % des patients en réanimation sont en surpoids

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Publié le 07 avril 2020 à 11h15, modifié le 07 avril 2020 à 21h04

Temps de Lecture 5 min.

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Déplacement d’un patient en état grave au sein du département Covid-19 de la clinique privée Ambroise Paré, à Neuilly-sur-Seine, le 30 mars.

Les personnes obèses, soit 15 % des adultes en France, sont-elles plus susceptibles de contracter l’infection au SARS-CoV-2 et risquent-elles plus de présenter des formes sévères ? C’est le double motif d’inquiétude des médecins qui les prennent en charge. S’agissant de la gravité, les données sont encore parcellaires, mais sur le terrain, le constat devient évident : les individus en surpoids ou avec une obésité représentent une proportion élevée, voire très élevée, des patients atteints de Covid admis dans les services de réanimation.

En Grande-Bretagne, sur une série de 196 malades hospitalisés en soins intensifs, 32 % étaient en surpoids (indice de masse corporelle ou IMC, soit le poids divisé par le carré de la taille, entre 25 et 30 kg/m2) et 41 % étaient obèses (IMC supérieur à 30 kg/m2), selon un rapport publié le 20 mars. Les statistiques semblent du même ordre en France.

Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nice, l’IMC moyen des patients Covid actuellement en réanimation est de 29 kg/m2, la corpulence normale se situant entre 18,5 et 25 kg/m2. « Parmi nos 40 patients, 95 % sont en surpoids ou obèses, avec souvent une hypertension artérielle et un diabète associés », souligne l’anesthésiste réanimateur Hervé Quintard. Au CHU de Montpellier, 45 % à 50 % des malades Covid hospitalisés en réanimation lors des premières semaines de l’épidémie avaient une obésité cotée sévère (IMC supérieur à 35 kg/m2), voire morbide (IMC supérieur à 40 kg/m2), estime aussi le professeur Xavier Capdevila, responsable du département anesthésie réanimation du site Lapeyronie.

Un registre national des formes graves de Covid permettra bientôt d’en savoir plus sur le profil des patients, leur prise en charge et leur devenir. Lancée le 19 mars par le Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (REVA), cette base prospective a déjà enregistré des informations concernant plus de 2 000 malades pris en charge dans 195 services de réanimation francophones, français essentiellement.

Appel à la prudence

« Parmi eux, 83 % sont en surpoids ou obèses, avec souvent une association avec un diabète ou une hypertension artérielle. Il s’agit dans les trois quarts des cas d’hommes et la médiane d’âge est de 63 ans », précise Matthieu Schmidt, réanimateur médical à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), coordinateur du registre. Il appelle cependant à la prudence dans l’interprétation de ces données encore préliminaires, sans analyse fine des facteurs de risque. Le pronostic de ces patients de réanimation ne peut pas non plus être interprété, un certain nombre étant encore hospitalisés.

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