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Entre retards de diagnostic et traitements interrompus, les répercussions du Covid-19 inquiètent

Selon les acteurs de santé, les dégâts collatéraux chez des patients souffrant de cancers ou de maladies cardiovasculaires pourraient faire davantage de morts en France que le Covid-19.

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Publié le 02 mai 2020 à 09h58, modifié le 04 mai 2020 à 14h23

Temps de Lecture 5 min.

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Une patiente souffrant du SARS-CoV-2, au CHU Emilie-Muller, à Mulhouse, le 29 avril.

Le bilan définitif du nombre de victimes dû au coronavirus n’est pas encore connu que l’on perçoit déjà l’onde de choc provoquée par le virus sur d’autres pathologies. La sidération et la gestion de crise ont, en effet, eu des effets indirects sur des maladies lourdes. Selon les acteurs de santé, s’il faudra du temps pour avoir des chiffres, les dégâts collatéraux pourraient faire davantage de morts en France que le Covid-19.

Au cœur de la première région touchée par le virus, le Grand-Est, le docteur Thierry Arnaud, médecin généraliste à Mulhouse (Haut-Rhin), responsable de SOS-médecins et pilier de la régulation du SAMU local, estime que « le bilan sera lourd pour les malades hors Covid ». Selon lui, les cas de « syndrome de glissement » dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont nombreux, et les altérations graves de pathologies sont courantes. « Certains, dit-il, ont préféré ne pas faire leur chimio par peur de l’hôpital et dans notre région, les scanners ayant été réservés aux patients Covid, un choix a été fait entre les différentes gravités, à cette échelle, c’est du jamais-vu. »

Consultations en baisse

En Ile-de-France, la crise a fait chuter les consultations de 40 % chez les généralistes, de près de 70 % chez les spécialistes et l’activité des urgences a régressé. « Les Franciliens ont eu moins recours aux soins, précise l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, ce qui peut malheureusement engendrer, pour les cas les plus graves, des décès. » Pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’inquiétude porte surtout sur « la baisse importante et inquiétante de fréquentation des services hospitaliers d’oncologie et sur la filière de prise en charge des cancers ».

En cancérologie, les premières victimes des retards de prise en charge sont les enfants. L’Institut Curie, à Paris, a vu le nombre des urgences et consultations pédiatriques reculer de 30 %. « Or, chez eux, explique Daniel Orbach, chef de service pédiatrie à Curie, la tumeur cancéreuse se développe très rapidement, quelques jours suffisent, le défaut de diagnostic a des conséquences graves, surtout en termes de séquelles fonctionnelles, sur l’os ou la rétine par exemple. » Les premiers symptômes du cancer étant souvent banals, les familles ont préféré maintenir leurs enfants confinés plutôt que de consulter. « Parmi ceux que nous suivons, relate le docteur Orbach, des parents ont voulu décaler des consultations, on a dit non. Notre crainte, c’est la hausse du nombre de tumeurs plus étendues qu’elles n’auraient dû l’être. »

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