Si vous êtes seul(e) et avez du mal à vous endormir, couchez-vous avec un T-shirt de la personne aimée.
Pour bien s’endormir, il faut se sentir en confiance… Depuis notre plus tendre enfance, nous avons besoin de sentir nos proches tout près de nous, car une fois dans les bras de Morphée nous sommes sans défense. Alors, qu’est-ce qui nous fait sentir leur présence ? Leur contact, les voix qui s’éteignent doucement pendant que les paupières se font lourdes, et puis leur odeur. C’est ainsi que les nourrissons s’endorment mieux en sentant l’odeur de leur mère, ou celle du doudou familier. Eh bien, cet effet sécurisant de l’odeur pourrait s’exercer aussi lorsque nous sommes adultes, à cette différence près que la figure rassurante n’est plus celle de la maman ou du doudou, mais celle du compagnon ou de la compagne de vie.
Pour tester cette hypothèse, Marlise Hofer et Frances Chen, de l’université de Colombie Britannique, ont mesuré les paramètres de sommeil de 155 volontaires passant plusieurs nuits seuls dans leur lit, sans leur conjoint. Sur l’oreiller de certains d’entre eux avait été placé un T-shirt porté par leur partenaire au cours des vingt-quatre dernières heures, alors que d’autres recevaient un T-shirt « placebo ». Tous portaient des capteurs au niveau du poignet pour mesurer les mouvements pendant le sommeil, une méthode nommée actigraphie, utilisée pour repérer les cycles de veille et de sommeil pendant la nuit. À l’issue de l’expérience, les chercheurs ont mesuré la profondeur et la qualité du sommeil de tous ces dormeurs.
Résultat : les personnes ayant dormi avec un T-shirt imprégné de l’effluve de leur partenaire avaient un sommeil moins perturbé, plus profond et plus long que ceux ayant dormi avec un T-shirt placebo. Les effets étaient du même ordre que ceux de la mélatonine, une molécule que l’on donne aux personnes ayant des difficultés à s’endormir, ou pour combattre les effets du décalage horaire lors des vols long-courriers en avion. Selon les auteurs, l’odeur est un vecteur de lien très puissant entre les personnes. Elle agit sur les structures profondes de notre cerveau, jusqu’à moduler nos états de stress. Si vous devez passer un moment loin de l’élu(e) de votre cœur, faites-vous envoyer, de temps en temps, un morceau d’étoffe qu’il ou elle a portée !
Sébastien Bohler est docteur en neurosciences et rédacteur en chef de Cerveau & Psycho.
Voir tous ses articlesM. K. Hofer et F. S. Chen, The scent of a good night’s sleep : Olfactory cues of a romantic partner improve sleep efficiency, Psychological Science, 12 Mars 2020.
La composition de la sueur change à l’adolescence, avec notamment des molécules dont l’odeur évoque les sécrétions corporelles des chèvres. Résultat : les parents commencent à prendre leurs distances. Ce phénomène pourrait favoriser l’accès du jeune à plus d’indépendance.
Des individus issus de différentes cultures dans le monde jugent presque tous que l’odeur de vanille est la plus plaisante. La suite du classement montre également de fortes régularités. Les préférences olfactives seraient-elles universelles ?
Dans le célèbre roman de Patrick Süskind, le personnage principal cherche à capter « l’essence » des êtres et des choses. Une tendance que nous avons tous dès le plus jeune âge, même si nous ne nous fondons pas forcément, comme lui, sur l’odeur…
Générosité, motivation, force, intelligence, sociabilité, résistance à la douleur : et si toutes ces caractéristiques étaient influencées par les odeurs qui nous entourent ?
Nous détectons des milliers d’odeurs et différencions même des substances chimiques presque identiques. Entre le nez et le cortex olfactif, le bulbe olfactif réaliserait une analyse sensorielle complexe, que l’on commence à décoder.
