Pour les banlieusards des premiers métros, "le monde d'après ressemble beaucoup à celui d'avant"

La vie a repris, avec le déconfinement. Mais les différences entre le "monde d'avant" et celui "d'après" sont peu perceptibles pour les usagers des transports qui traversent Paris.

Gare du Nord et Châtelet, fortes fourmilières pour les transports, vivent très tôt le matin, à Paris.
Gare du Nord et Châtelet, fortes fourmilières pour les transports, vivent très tôt le matin, à Paris. (©SL / actu Paris)
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Si Paris s’éveille tôt, c’est parce que les habitants des petites et grandes couronnes de la capitale s’y activent avant le lever du soleil. Cette vieille réalité a été rappelée par les flux observés lors du confinement, avec les trajets des banlieusards dont les métiers n’invitent pas au télétravail. Deux semaines après le déconfinement, ils sont toujours là, toujours aussi tôt.

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Le monde d’après, « comme avant, comme pendant »

6 heures et 15 minutes, jeudi 28 mai. Patrick, manche de balai coincé entre les jambes, explore Instagram tandis que la ligne 4 du métro quitte la station Marcadet-Poissonniers. Il est monté Porte de Clignancourt, après un quart d’heure de marche depuis Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Pour destination, un immeuble de bureaux du 10ème arrondissement.

« Comme avant, comme pendant », souffle-t-il en souriant quand on lui demande quelle différence il vit depuis le confinement. « Le monde d’après ressemble beaucoup à celui d’avant », compare-t-il. Patrick ne voit « pas l’ombre d’un changement », l’heure de son réveil non plus. « Il faut toujours nettoyer, mais j’insiste plus sur les poignées », affirme l’agent d’entretien, consciencieux.

À part les gestes barrières, « pas d’autre changement »

Tandis que Patrick s’extrait de la Gare du Nord, Léonardo vient d’y arriver, depuis Pierrefitte-sur-Seine, à la frontière entre la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise. Pas de changement non plus pour lui, dans son quotidien de distributeur de journaux, à part les inévitables gestes barrières. « Je ne vois pas quel autre changement il pourrait y avoir », réfléchit-il sur le quai du RER B.

Il s’embarque à 6h30 dans le wagon où les fameux gestes barrières deviennent une illusion. Malgré toutes les injonctions et tous les marquages au sol et sur les sièges, impossible de respecter le mètre de distance réglementaire. Le port du masque, obligatoire et appliqué par tous, devient l’unique protection de Léonardo, jusqu’à Saint-Michel.

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Pas de distance de sécurité dans les RER, le masque est la seule protection des usagers.
Pas de distance de sécurité dans les RER, le masque est la seule protection des usagers. (©SL / actu Paris)

« Je suis une réaliste, tout est pareil »

Quand le RER B se vide à Châtelet, le RER A, lui, se remplit. Sabrina, la trentaine, n’a que quelques secondes pour nous livrer son impression sur « le monde d’après », avant de monter à bord. « Je suis une réaliste, tout est pareil aujourd’hui. Avant le coronavirus, je ne prenais le train qu’avec des gens comme moi, des français issus de l’immigration qui travaillent dur et tôt. »

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Le réalisme de Sabrina se confirme, pas à pas. D’abord au niveau supérieur, quand les agents de la RATP ouvrent le comptoir d’information juste avant sept heures. Puis, en surface, quand les agents de la propreté de la Ville de Paris nettoient les abords du centre commercial toujours fermé. Enfin, boulevard Barbès, où le flux de voitures ne vient que de l’extra vers l’intra-muros.

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