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Les couches pour bébé contiennent toujours des substances toxiques

Les fabricants de couches font mieux qu'il y a deux ans, mais il reste des résidus indésirables dans leurs produits.

Les fabricants de couches font mieux qu'il y a deux ans, mais il reste des résidus indésirables dans leurs produits. - LOIC VENANCE / AFP

Au terme d’une enquête sur les couches culottes, la DGCCRF se félicite d’une amélioration de la qualité de ces produits, mais pointe certaines marques qui ont encore des progrès à faire.

La Répression des fraudes a testé tous les modèles de couches pour bébé vendus en France. Le bilan est plutôt positif: sur les 32 références étudiées, aucune ne dépasse les seuils autorisés de substances nocives. Et globalement, la qualité des produits s’est améliorée depuis deux ans, souligne la DGCCRF ce jeudi. Mais elle pointe aussi des marques qui font moins d’effort que les autres.

Lors des tests menés dans ses laboratoires, la DGCCRF n’a décelé la présence d’aucun "allergène ou résidu de pesticides". Les contrôleurs de l’institution ont aussi constaté une baisse des contaminations en résidus divers du coton des couches: "dioxines et furanes, PCB-DL (composés chlorés) et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques)".

Pampers mis en cause

En revanche, la DGCCRF s’inquiète concernant une substance bien spécifique : le formaldéhyde, un cancérogène avéré. "La situation ne justifie pas d’ordonner le rappel des produits", nuance l’institution, puisqu’aucun produit n’en présente une teneur excédant 50% du seuil toléré. Mais elle demande à trois références "d’approfondir sous six mois leurs diagnostics pour atteindre rapidement une teneur inférieure à 10% du seuil sanitaire".

La DGCCRF pointe par ailleurs deux marques prises en flagrant délit de défaut d’information des consommateurs. Leurs paquets de couches affichent en effet des teneurs à 0% de certaines substances, alors que les analyses du gendarme de la consommation montrent l’inverse. Elles ont reçu un avertissement et une injonction à ce titre.

Fait nouveau par rapport à sa précédente enquête: cette fois la Répression des fraudes dévoile le nom de mauvais élèves. En l’occurrence, sur la présence jugée excessive de formaldéhyde, elle pointe par exemple le leader du marché, Pampers Premium Protection. La marque du géant Unilever qui, de son côté, remet en cause les résultats de la DGCCRF dans Le Parisien ce mercredi .

Des hydrocarbures dans des couches bio

Toujours concernant le formaldéhyde, la Répression des fraudes met plus sévèrement en cause les marques Marmaille Plus et Moina Zaza. Elle note par ailleurs des niveaux de résidus d’hydrocarbure plus élevés dans les couches made in France de Carryboo et celles bio de Love & Green.

Ces contrôles renforcés sur les couches sur bébé sont la conséquences d’une controverse déclenchée en 2017 par un article de 60 millions de consommateurs, qui révélait la présence de résidus indésirables dans les couches pour bébé, comme des parfums, du glyphosate, et différentes dioxines.

Ce dossier avait incité l’agence nationale de santé, l’Anses, à se pencher sur la composition des couches vendues en France. Après deux ans de tests et de simulation, elle publiait en janvier 2019 un rapport écartant tout "danger grave et immédiat". Mais elle ne pouvait "exclure un risque", et enjoignait donc les fabricants à éliminer ces substances dans les meilleurs délais. Ces derniers avaient alors pris des engagements pour travailler à l’éradication de ces résidus. De son côté, la DGCCRF avait été chargée de renforcer ses contrôles dans ce secteur.

Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco