La justice iranienne suspend l'exécution de trois jeunes condamnés à mort

Manifestation contre la peine de mort en Iran, Paris, janvier 2016 ©AFP - Dominique Faget
Manifestation contre la peine de mort en Iran, Paris, janvier 2016 ©AFP - Dominique Faget
Manifestation contre la peine de mort en Iran, Paris, janvier 2016 ©AFP - Dominique Faget
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Suite à une mobilisation sans précédent en Iran et à l'international sur internet, les autorités iraniennes suspendent l'exécution de la peine capitale pour trois jeunes manifestants de novembre dernier et ordonnent un nouveau procès. Donald Trump, acteur de réclame pour boîtes de haricots rouges.

On a du mal à croire à cette information : la justice iranienne aurait cédé sous la pression des réseaux sociaux ?

C'est pourtant bien cet espoir, que fait naître un article de la BBC en langue perse publié cette nuit : il prétend que les autorités iraniennes auraient (c'est au conditionnel tout de même) décidé de suspendre l'exécution de la condamnation à mort de trois jeunes hommes, tous agés de moins de trente ans, dont le tort étaient d'avoir participé à des manifestations hostile au régime, en novembre dernier à Téhéran.  

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A l'époque, nous rappelle le Middle East Monitor, des millions d'Iraniens étaient descendu dans les rues pour protester contre la hausse de 50% du prix des carburants... des centaines d'entre eux avaient été tués dans la violente répression menée par les forces anti-émeutes et les Gardiens de la Révolution, et 7000 manifestants avaient été arrêtés. 

Les trois "émeutiers" condamnés à mort, eux, l'ont été officiellement pour incendies volontaires, pour avoir mis le feu à des banques des bus ou des équipements publics, en marge des cortèges. Leurs avocats ont dénoncé les enquêtes à charge, les procès iniques, les tortures et les aveux arrachés de force à leurs clients... mais rien n'y a fait : la Cour suprême iranienne a confirmé la peine capitale mardi.

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Et puis ce mercredi un ultime recours des avocats semble avoir ébranlé l'intransigeance de la justice iranienne : c'est de cela dont parle la BBC Perse ce matin, de cette requête en révision déposée par les avocats pour demander un nouveau procès et la suspension, en attendant, de l'éxécution des peines capitales. C'est confirmé par l'agence officielle FarsNews reprise par le quotidien réformateur Amshahri : les trois manifestants seront bien rejugés... et ils ont donc la vie sauve d'ici-là.

Mais ce qui pourrait bien, au final, avoir fait peser la balance en faveur des trois condamnés, c'est surtout la force de la fronde populaire sans précédent qui s'est levée depuis mardi sur l'internet iranien, et qui a ensuite conquis le monde entier. Une campagne de soutien aux trois jeunes hommes, de dénonciation de la justice iranienne barbare et instrumentalisée politiquement.  

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Le Hashtag "Stop aux exécutions en Iran" est devenu en quelques heures une tendance mondiale sur les réseaux sociaux ; plus étonnant, nous dit The New York Times, tous les pans de la population iranienne s'y sont associés ce qui a créé "une unité  extrêmement rare dans l'opinion publique du pays". Le slogan le plus repris, c'est celui-ci : "J_e suis le prochain,, tu es le prochain, il est le prochain_", sous-entendu, sur la liste des bourreaux du régime.  

Et les tentatives dudit régime, de bloquer l'internet d'après le site d'info saoudien  , n'auront pas vraiment réussi à faire taire ces millions de voix mobilisées.... puisque la contestation en ligne s'est étendue au reste du monde avec des personnalités comme le violoncelliste américain YoYo Ma qui ont relayé l'appel à la justice. Yo Yo Ma, forcément, l'a fait en musique et en duo avec l'instrumentiste iranien Kayan Kalhor.

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La musique contre l'injustice en Iran... Ca a marché, puisque les autorités du pays viennent donc de suspendre les trois exécutions et de demander un nouveau procès ; mais ça n'empêche pas, rappelle enfin Radio Farda, que l'Iran est le deuxième pays au monde derrière la Chine en nombre de peines capitales exécutés chaque année, 251 l'an dernier et encore deux militants kurdes exécutés en début de semaine... mais cette fois dans l'indifférence quasi-générale.    

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A la Maison Blanche, Donald Trump fait de la réclame pour des haricots rouge en conserve.

C'est tristement véridique, et le Financial Times qui n'a pas franchement d'autre choix que de le constater : le président des Etats-Unis a posté hier ainsi que sa fille Ivanka sur Instagram, une série de photos où on les voit dans le bureau ovale, en train de faire la réclame, à la manière de speakerines des années 50, pour toute une série de produits alimentaires, paquets de gâteaux et boîtes de haricots rouges de la marque Goya, spécialement prisée par les consommateurs latinos.

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"Si c'est Goya, alors ça doit être bon !", dit le slogan de la marque repris par Ivanka sous les photos qu'elle met en ligne... On est une fois de plus à la limite du ridicule, du consternant... et du juridiquement problématique, embraye The Financial Times : en utilisant le temps, les lieux et le prestige de sa fonction présidentielle à des fins bassement publicitaires, Donald Trump viole le Hatch Act, qui est le texte régissant les règles éthiques à la Maison Blanche.  

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Plus grave encore, poursuit CNN, cette publicité sauvage et assez peu discrète serait en fait un retour d'ascenseur gênant des Trump père et fille envers le patron de Goya, Robert Unanue, qui est l'un des rares grands patrons américains en ces temps troublés à accepter encore de soutenir ouvertement le président et de financer la campagne pour sa réélection. 

Ajoutez à cela que Trump court particulièrement, ces derniers temps, après l'électorat latino-américain qu'il a passablement malmené depuis son arrivée à la Maison Blanche... Espérait-il les séduire en faisant la pub pour leur marque de haricots préférés ? En tout cas ça n'a pas l'air de trop marcher : les appels au boycott des produits Goya se multiplient, depuis, dans les rangs des latinos et des démocrates.

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