Le maire de Béziers, Robert Ménard le 9 mars 2018 à Béziers

Le maire de Béziers, Robert Ménard le 9 mars 2018 à Béziers

afp.com/PASCAL GUYOT

Réélu à la tête de Béziers aux dernières municipales et élu président de l'agglomération de Béziers il y a quelques jours, Robert Ménard est désormais sous le coup d'une enquête pour soupçons de corruption, a indiqué mercredi la procureure de Marseille. Un promoteur immobilier est aussi visé par la justice. Ce dernier et l'édile ont démenti les soupçons.

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Cette enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille pour corruption et abus de biens sociaux autour du maire d'extrême droite de Béziers et du promoteur immobilier Socri Reim, selon une information du Canard Enchaîné confirmée à l'Agence France-Presse par la procureure de Marseille Dominique Laurens.

Investigations lancées en mai 2019

Selon le journal, les investigations ont été lancées en mai 2019 sur deux opérations de communication du maire de Béziers, proche du Rassemblement national et réélu au premier tour lors des dernières élections municipales.

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En 2017, Socri Reim aurait versé 25 656 euros pour un meeting de l'élu et financé un clip et une plaquette favorable à la mairie, avec comme slogan "Béziers 2030, on vous annonce le futur". Le promoteur aurait également investi 23 500 euros en 2018 dans un projet de site internet municipal qui n'a pas vu le jour, toujours selon le Canard. Entretemps, en 2017, Socri Reim a obtenu un terrain pour construire un complexe hôtelier dans le quartier de l'Hours à Béziers, assure l'hebdomadaire.

Robert Ménard dénonce des "accusations mensongères"

"La seule construction jamais réalisée par le groupe à Béziers a été celle du Polygone. Un centre commercial ouvert... en 2010, avant l'élection de Robert Ménard", a répondu l'élu dans un communiqué, évoquant des "accusations mensongères", des "insinuations" et des "approximations", et assurant n'avoir jamais été informé de l'ouverture de cette enquête.

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"En fait de 'cadeaux' que le Canard Enchaîné croit déballer, nous avons donc une plaquette pour attirer de potentiels investisseurs payée (et donc utilisée) par la ville, un clip commercial sur Béziers et ses alentours réalisé par une entreprise qui veut promouvoir le territoire sur lequel elle intervient et, finalement, un projet avorté de site internet. On le répète : aucun 'cadeau' à l'horizon. Dans ces conditions, où est la 'corruption' ?", a insisté Robert Ménard.

Le groupe Socri Reim conteste lui aussi

De son côté, le groupe Socri Reim lui aussi "conteste l'intégralité des accusations". "A Béziers comme ailleurs, toutes les opérations du groupe ont été, sont et seront menées de manière transparente, avec les plus hauts standards d'intégrité et d'éthique", a indiqué l'entreprise dirigée par Nicolas Chambon.

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"Opérant dans de nombreux territoires, le groupe assure systématiquement, comme acteur économique, des opérations de promotion des villes et de leurs territoires, visant à valoriser l'attractivité de ses activités et de ses actifs, dans l'intérêt premier de l'entreprise", a-t-il aussi ajouté.

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