Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne et militante pour les droits humains, mène une grève de la faim depuis sa cellule, en Iran. Condamnée, l’an dernier, à douze ans de prison pour son soutien à une femme arrêtée lors d’une manifestation contre l’imposition du port du voile aux Iraniennes, elle est depuis incarcérée dans la prison d’Evin, à Téhéran.
Lauréate, en 2012, du prix Sakharov décerné par le Parlement européen, elle complète sa quatrième semaine de grève de la faim pour attirer l’attention internationale sur le sort des prisonniers politiques dans son pays, détenus pour des motifs « invraisemblables ». A ses côtés figurent d’autres détenus politiques, dont la chercheuse française Fariba Adelkhah.
Par la voix de son mari, Reza Khandan, l’avocate a fait savoir qu’elle avait entamé sa démarche le 11 août pour obtenir la libération des prisonniers politiques, qui n’ont pas bénéficié de l’élargissement offert aux 85 000 détenus de droit commun libérés en raison de la pandémie.
« Elle n’a pas trouvé d’autre moyen que la grève de la faim et mettre sa vie en jeu pour plaider la libération de gens qui n’auraient jamais dû se retrouver en prison », a réagi Hadi Ghaemi, directeur exécutif du Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), installé à New York.
« Répression sans précédent »
Il estime que l’Iran traverse une phase de « répression sans précédent », avec des milliers d’arrestations au cours des derniers mois pour des raisons politiques. Le pays a été visé par les sanctions internationales, puis par d’importantes manifestations contre la hausse des prix en novembre 2019. Des évènements qui ont entraîné une sévère répression.
L’ONG Amnesty International a publié, la semaine dernière, un rapport affirmant avoir recueilli le témoignage de 500 personnes, arrêtées après les manifestations et victimes de procédures judiciaires abusives. L’ONG affirme aussi qu’il y a eu une « épidémie » de tortures dans les prisons, notamment des simulacres de noyade et des agressions sexuelles.
Le mari de Nesrin Sotoudeh précise que sa santé devient préoccupante, s’affaiblissant à mesure qu’elle refuse les injections de la prison.
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