Chine : un bol d'air de Provence vendu 610 euros à Pékin

Chine : un bol d'air de Provence vendu 610 euros à Pékin

    De son voyage dans le sud-est de la France, l'artiste chinois Liang Kegang est revenu les poumons chargés d'air pur. Mais, partageur, il en a gardé quelques cm3 supplémentaires dans un petit bocal, sorte de vieux pot à confiture, qu'il a proposé lors d'une vente aux enchères à Pékin le mois dernier. Le précieux bol d'oxygène, originaire du village de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), a été cédé le 30 mars pour la coquette somme de 5 250 yuan, soit 610 euros, rapporte The Guardian.

    Liang Kegang a eu cette idée pour protester contre la pollution chronique qui étouffe la capitale chinois. «L'air devrait être un bien sans valeur, accessible à tous, que l'on soit vagabond ou mendiant», a-t-il expliqué. «C'est ma façon d'ouvrir le débat sur l'air infect en Chine et de montrer mon mécontentement».

    Des actions symboliques de plus en plus fréquentes

    Ce type d'action militante symbolique est de plus en plus fréquent parmi les groupes d'artistes chinois, dans un pays où la pollution a entraîné l'explosion de la production de masques de protection, fréquemment en rupture de stock, et de purificateurs à domicile.

    Fin février, à Pékin, le double du seuil de pollution considéré comme dangereux avait été atteint. Soit 20 fois plus que le seuil maximum préconisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).  Pour protester, vingt artistes pékinois équipés de masques s'étaient allongés sur le sol, simulant leur mort devant l'autel du Temple du Ciel.

    En mars, d'autres artistes avaient transporté un faux cercueil à Changsha, dans le sud du pays, symbolisant la mort de la ville.