Des toiles de Derain seront restituées aux héritiers d’un marchand d’art juif spolié

Trois toiles du peintre André Derain seront restituées aux héritiers de René Gimpel, un collectionneur juif spolié pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une toile d’André Derain au musée Barberini de Potsdam, en Allemagne.
Une toile d’André Derain au musée Barberini de Potsdam, en Allemagne. (Photo John MacDougall/AFP)

La cour d’appel de Paris a condamné, ce mercredi, l’État à restituer trois toiles du peintre fauviste André Derain aux héritiers de René Gimpel, grand collectionneur d’art juif spolié pendant la guerre, plus de soixante-quinze ans après l’Occupation.

Selon l’arrêt, la cour a infirmé le jugement du tribunal correctionnel, qui avait refusé, en août 2019, la restitution des trois œuvres, peintes entre 1907 et 1910 et conservées au Musée d’art moderne de Troyes et au musée Cantini de Marseille. Il existe des « indices précis, graves et concordants » selon lesquels les trois tableaux sont bien ceux qui ont été spoliés et « dont la vente est nulle », en application de l’ordonnance du 21 avril 1945, écrit la cour dans sa décision.

En première instance, le tribunal avait jugé au contraire qu’il subsistait des « incertitudes persistantes quant à l’identification des tableaux », qui ont voyagé, changé de nom, parfois été rentoilés au fil des décennies.

Grand collectionneur d’art du début XXe

« C’est formidable », s’est félicitée l’avocate des héritiers, Corinne Hershkovitch, qui avait entamé, en 2013, des démarches auprès des musées. « La cour nous a suivis sur des points qu’on avait mis en avant et on est très contents d’être reconnus », a-t-elle ajouté.

Les descendants du galeriste parisien attendent encore de récupérer l’ensemble des œuvres spoliées ou disparues dans le tumulte de la guerre. Après des années d’enquête, ils avaient affirmé avoir retrouvé les Derain, acquis par leur aïeul lors de la vente de la collection Kahnweiler, en 1921, à Paris. Ils réclamaient au ministère de la Culture la restitution de ces toiles « Paysage à Cassis », « La Chapelle-sous-Crecy » et « Pinède, Cassis », exposées pour les deux premières à Troyes et pour la troisième à Marseille.

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René Gimpel, un des plus grands collectionneurs d’art du début du XXe siècle, résistant, avait fui Paris en octobre 1940 pour la Riviera française. Arrêté en 1944 et déporté au camp de Neuengamme, il est mort en janvier 1945.

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