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Des diables de Tasmanie réintroduits en Australie continentale trois mille ans après en avoir disparu

Ces marsupiaux font l’objet d’un ambitieux programme de protection visant à créer une population préservée, le diable étant menacé sur l’île de Tasmanie par une grave forme de cancer contagieux.

Le Monde avec AFP

Publié le 05 octobre 2020 à 10h47

Temps de Lecture 2 min.

Disparus en Australie il y a trois mille ans, des diables de Tasmanie ont été relâchés récemment dans la nature sur l’immense île-continent, une étape « historique » d’un ambitieux programme de protection de l’espèce. L’association Aussie Ark a révélé, lundi 5 octobre, que vingt-six de ces marsupiaux avaient été libérés dans un sanctuaire de 400 hectares à Barrington Tops, à trois heures et demie au nord de Sydney.

Le président d’Aussie Ark, Tim Faulkner, explique que cette opération « historique », réalisée en juillet et septembre, est la première étape d’un programme de conservation ex situ visant à créer une population préservée, ce mammifère carnivore étant menacé sur l’île de Tasmanie par une grave forme de cancer contagieux.

Après seize années de travail, au cours desquelles a été mis en place en Australie continentale le plus grand programme d’élevage de diables, M. Faulkner juge « incroyable » d’en être arrivé là. « C’est comme un rêve », selon lui. « Le plus grand prédateur indigène sur le continent est le chat marsupial à queue tachetée, qui pèse un peu plus d’un kilo. Ramener un animal de cette taille est quelque chose d’énorme. » Le diable, pouvant peser jusqu’à huit kilos, chasse généralement les autres animaux indigènes ou se nourrit de carcasses de bêtes mortes.

Sarcophilus harrisii n’est pas dangereux pour l’homme ou le bétail, mais se défend s’il est attaqué, pouvant provoquer de graves blessures. Ce marsupial nocturne à la fourrure noire ou brune, qui dégage une forte odeur quand il stresse, est frappé depuis 1996 par une maladie, la tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie (DFTD), fatale à presque 100 %, qui a décimé 85 % de sa population.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La ruse du diable de Tasmanie pour échapper au cancer

Espèce en danger d’extinction

L’espèce est désormais en danger d’extinction. Ce cancer contagieux – le cancer ne l’est normalement pas, sauf chez certaines espèces animales – se transmet par les morsures que s’infligent entre eux les diables, très agressifs et dotés de mâchoires puissantes, quand ils s’accouplent ou se battent. Les animaux meurent notamment de faim lorsque la tumeur atteint leur bouche, les empêchant de manger.

On estime à 25 000 les diables qui vivent encore dans la nature, contre 150 000 avant l’apparition de cette maladie. En Australie continentale, en revanche, ils ont vraisemblablement disparu il y a trois mille ans, a priori décimés par les dingos.

Le programme vise à créer une « population réserve », face à une maladie pour l’heure incurable, tout en participant à la restauration de l’environnement indigène. « Les diables sont une des seules solutions naturelles pour le contrôle des populations de renards et de chats, responsables de la grande majorité des quarante extinctions d’espèces de mammifères en Australie », indique M. Faulkner. « L’enjeu, ici, dépasse le diable de Tasmanie. »

Ce projet rappelle celui, emblématique, de la réintroduction du loup dans le parc américain de Yellowstone au cours des années 1990, qui a entraîné, selon des experts, une cascade d’effets positifs : régénération des buissons en bord de rivières, stabilisation des cours d’eau, retour des oiseaux et castors…

Aussie Ark ambitionne de relâcher plus de diables dans des zones non clôturées, où ils seront confrontés à des menaces plus nombreuses, dont les feux de forêts, qui ravagent chaque année l’Australie. Le diable n’est qu’une des sept espèces qu’Aussie Ark projette de réintroduire sur le continent au cours des prochaines années, au même titre que le chat marsupial, le péramélidé (ou bandicoot) et le pétrogale (ou wallaby des rochers).

Le Monde avec AFP

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