De quand date votre intérêt pour la vitamine D et pourquoi ?
Je suis gynécologue obstétricien, en libéral à Lorient depuis 1992. J’ai une activité hospitalière au Groupement hospitalier de Bretagne Sud (GHBS) depuis 1986. En 2014, j’ai lu un article, édité dans un rapport de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale, NDLR), qui titrait « Cancer du sein et statut en vitamine D, la liaison est établie ». J’ai été sidéré ! En tant que gynécologue, si je pouvais détenir un moyen de réduire la fréquence du cancer du sein, il fallait que je m’en saisisse ! Je me suis rapproché des rhumatologues de l’hôpital, très calés sur la vitamine D. J’ai d’abord prescrit à mes patientes le protocole recommandé, avec des prises d’ampoule ponctuelles, dites de charge. Mais j’ai rapidement eu des doutes sur l’efficacité de cette posologie.
Vous administrez vous-mêmes de la vitamine D à toutes vos patientes, mais sous forme quotidienne, depuis 2017. De quels retours disposez-vous ?
Je suis resté entre deux eaux jusqu’en 2016. Jusqu’à ce que le diaporama commenté du professeur de biologie américain Bruce Hollis finisse de me convaincre : tout indique que la prise quotidienne de vitamine D est la plus efficace en termes de prévention, en ce qui concerne les infections respiratoires aiguës. Ce n’est pas une théorie, c’est un fait avéré ! L’ensemble des données publiées depuis le début de la pandémie de covid-19 va dans le même sens. J’ai établi mon propre protocole CléDSol depuis 2017, après validation du Pr Jean-Claude Souberbielle, praticien hospitalier à l’hôpital Necker de Paris et référent international. Trois ans après, j’ai un recul de 1 000 dosages effectués et mesurés après quatre mois, qui attestent d’une concentration sanguine de vitamine D constante et suffisante, hiver comme été, chez les patientes concernées. Je me l’applique évidemment à moi-même aussi !
Ni l’Académie de médecine ni l’OMS ne recommandent pourtant encore de prendre de la vitamine D tous les jours…
Qu’il y ait une carence en vitamine D l’hiver, liée au manque de soleil et à sa rareté dans l’alimentation, tout le monde s’accorde là-dessus. Qu’il faille éviter la carence en supplémentant, aussi. Si les autorités sanitaires continuent à prôner des prises intermittentes de vitamine D, c’est parce qu’historiquement, cela a été efficace dans la lutte contre le rachitisme et l’ostéoporose. Et puis, on estimait que les gens ne se plieraient pas à la prise quotidienne. Cet argument n’est plus entendable en pleine crise covid. Enfants ou adultes, tout le monde y a aujourd’hui intérêt.
Il n’y a pas de contre-indication médicale à cette prise quotidienne de vitamine D ?
Seulement dans le cadre de pathologies préexistantes bien précises, comme l’hypersensibilité à la vitamine D ou la sarcoïdose. D’où l’intérêt de toujours demander l’avis préalable de son médecin traitant.
Vous pensez pouvoir être entendu au-delà du cercle des convaincus ?
Suite à la première vague covid, j’ai cosigné une publication de référence dans le Journal of global antimicrobial resistance (Jigat) avec dix experts de huit nationalités. Je participe actuellement à plusieurs conférences internationales en visio. Notre but à tous est d’alerter les autorités sanitaires, en nous appuyant sur des faits, et non des opinions.