Attentats du 13 novembre. Le père de Marie, tuée au Bataclan : "La blessure ne se refermera jamais"

Cinq ans après le 13 novembre 2015, Maurice Lausch, qui a perdu sa fille Marie au Bataclan, continue de se battre. Il témoigne et espère des hommages nombreux malgré le Covid.

Marie Lausch et Mathias Dymarski, victimes des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan.
Marie Lausch et Mathias Dymarski, victimes des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan. (©DR/Association Marie et Mathias)
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Âgés de 22 et 23 ans, Marie Lausch et Mathias Dymarski, originaires de l’agglomération de Metz (Moselle), sont tombés lors de l’attaque terroriste du Bataclan. Le 13 novembre 2015, il y a tout juste cinq ans, les deux amoureux assistaient au concert fatal pris pour cible par un commando de terroristes islamistes. 

Cinq ans après, jour pour jour, Maurice Lausch, le papa de Marie, a des trémolos dans la voix. Le père de famille tente de conserver une vie « normale » et enchaîne les rendez-vous professionnels. Mais l’association qu’il a fondé avec le père de Mathias, le petit ami de sa fille, est « sa priorité ». 

Après le drame, qui a fait 130 morts au Bataclan mais aussi à des terrasses de bars et restaurants et devant le stade de France, ils ont décidé de continuer le combat en fondant une association baptisée « Marie et Mathias » avec pour objectif de « promouvoir les valeurs qu’ils portaient ».

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Des hommages malgré la pandémie de Covid-19

Les parents de Marie et Mathias comptent tout de même rendre un hommage à leur fille et à leur fils et ce malgré le Covid. « Nous avons dû revoir nos plans et annuler des projets », confie Maurice Lausch. Ainsi, le concert habituellement organisé par des artistes en novembre ne pourra pas se tenir cette année. La marche d’hommage qui se tient chaque été a aussi dû être annulée. 

Maurice Lausch, le père de Marie.
Maurice Lausch, le père de Marie. (©Antony Speciale/Lorraine Actu)

Cette année, les proches du couple appellent les Messins à déposer un mot, des fleurs ou une bougie au mémorial installé place Jeanne-d’Arc dans le centre-ville. « C’était à cet endroit-là que les jeunes se sont rassemblés après les attentats pour rendre hommage aux victimes », se souvient le père de famille. 

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Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, il invite aussi ceux qui le veulent de placer un tissu blanc « synonyme de paix » à leurs fenêtres. 

« La blessure ne se refermera jamais »

Cinq années après le carnage du Bataclan, Maurice Lausch l’assure : la blessure « ne se refermera jamais ». 

La blessure ne se refermera jamais. La blessure est toujours ouverte et d'autant plus avec les derniers attentats terroristes. À chaque attentat, cette blessure se rouvre. On a des images qui reviennent.

Maurice Lausch

Il rappelle qu’on « a cherché nos enfants pendant 24 heures ». Juste après la tuerie du Bataclan, nombre de parents ont recherché activement leurs proches pour connaître leur état de santé. « C’est difficile d’accepter l’irréparable », dit-il, ému. « Marie et Mathias étaient des enfants uniques, on sait qu’on n’aura jamais de petits-enfants », déplore Maurice. 

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« Je n’attends rien » du futur procès du 13 novembre

Le papa de Marie assure qu’à « titre personnel », il « n’attend rien » du futur procès de Salah Abdeslam, l’un des assaillants encore vivant mais aussi de complices. 

Que voulez-vous que j'attende de ce procès ? J'attends surtout le procès pour qu'on en tire des conséquences et qu'on tourne la page de la partie pénale. Mais le seul auteur vivant n'a jamais exprimé le moindre regret, aucune compassion. J'attends que justice soit faite. Mais ma fille n'est plus à mes côtés. Elle n'est plus là.

Maurice Lausch

Il confie avoir « de la haine » même « si elle n’avance à rien ». « La haine, on l’a. Elle est énorme. La colère, on l’aura toujours. On la porte tous les jours. Mais il n’est pas question d’avoir peur, de leur donner raison, à ces terroristes », dit-il à Lorraine Actu

Le combat, lui va en tout cas continuer. Les parents de Marie et Mathias travaillent déjà aux futures actions de leur association. « On va poursuivre notre combat. Notre plus belle victoire, c’est cet espoir communiqué par les jeunes qui nous rejoignent », assure Maurice. L’association Marie et Mathias travaille déjà aux futurs concerts et événements dont les recettes sont versées pour la distribution de bourses à destination d’étudiants. 

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