Haut-Karabakh : des Arméniens déterrent leurs morts avant l’exode
Parmi les milliers d’habitants forcés à l’exil, certains déterrent les dépouilles de leurs proches avant de fuir vers l’Arménie.
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« Beaucoup de gens vont faire comme nous », prédit Avetik Gabrelian. Pour ce forgeron du district de Kalbajar, contrôlé par des séparatistes arméniens depuis les années 1990, pas question de laisser la sépulture de son oncle aux mains des Azéris, dans lesquelles doit être transféré ce territoire avant le 25 novembre, selon les termes de l’accord de paix négocié par la Russie pour mettre fin à six semaines de combats dans la région du Haut-Karabakh.
Regardez le reportage vidéo ci-dessous :
« Notre oncle est mort il y a deux ans. Et maintenant, tout cela est arrivé… Nous avons eu une réunion de famille, et notre grand-père a décidé qu’il devait être déterré de sa tombe et enterré là-bas, en Arménie. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. »
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C’est ce qu’explique Avetik Gabrelian, cigarette à la bouche, tout en surveillant le cimetière pendant que des hommes chargent délicatement la dépouille dans un camion.
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L’accord de paix négocié par la Russie, jugé « humiliant » par l’opposition arménienne, entérine l’existence de la république autoproclamée et prévoit un transfert de territoires au profit de l’Azerbaïdjan. Entre le 20 novembre et le 1er décembre, les trois districts de Aghdam, Kalbajar et Latchin vont devoir être cédés aux mains des Azéris.
Incendies de maisons avant l’exode
Ceux-ci, ainsi que quatre autres reconquis militairement par Bakou entre le 27 septembre et le 9 novembre, n’appartiennent pas au Karabakh à proprement parler, mais constituaient un glacis de sécurité autour de la région depuis près de trente ans.
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Les populations arméniennes, des dizaines de milliers de personnes, devraient fuir ces districts, comme l’avaient fait dans les années 1990 les Azerbaïdjanais. A Kalbajar, qui aurait dû être remis le 15 novembre à Bakou, le délai a été reporté au 25 pour permettre à tous les Arméniens de quitter la région. Beaucoup incendient leurs maisons avant de partir.
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L’accueil de ces populations en Arménie va constituer un défi économique, social et humanitaire pour ce pays pauvre de trois millions d’habitants.