EUROPE 1 - Des salariés d’Europe1 se sont mobilisés ce mercredi 16 décembre après que la justice a annulé le licenciement en juin 2019 d’un ex-salarié. Près d’une centaine de membres du groupe Lagardère (Europe 1, RFM et Virgin) se sont rassemblés devant le siège de leur entreprise dans le 15e arrondissement pour manifester leur mécontentement suite à la réintégration de Kamel A.
L’ex-responsable des jeux de l’antenne et délégué syndical avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement moral sur trois collègues et sexuel sur une quatrième. Or, ce dernier a contraint la direction de la radio à le réintégrer, suite à l’irrégularité dans la procédure de l’entreprise prononcée par le tribunal.
“Le sentiment de choc et d’outrage est unanime”, avait réagi à l’AFP un journaliste. “Nous sommes totalement révoltés que cette personne condamnée et objet d’un licenciement, annulé pour vice de forme, puisse ainsi se présenter dans l’entreprise comme si de rien n’était”, a assuré l’un des manifestants à Challenges.
“Devons-nous subir sa présence?”
Cette mobilisation visait donc à contester le droit de Kamel A. de revenir travailler dans les locaux d’Europe1. Sur son compte Twitter, Emilie Mazoyer, animatrice radio chez Europe1, a salué le fait que le “harceleur” ne s’était pas présenté ce matin.
“Si c’est son droit de revenir, devons-nous pour autant subir sa présence?”, s’est interrogée plus tôt Emilie Mazoyer dans une lettre ouverte publiée sur Twitter.
La direction ne “peut pas faire l’économie d’un premier rendez-vous”, explique le porte-parole. Les élus du CSE (comité social et économique) et de l’UES (unité économique et sociale) d’Europe 1 ont demandé à la direction de “dispenser” Kamel A. de se rendre physiquement dans leur entreprise.
Un soutien “total et sans faille”
Dans une réponse adressée à Emilie Mazoyer et à l’ensemble des salariés d’Europe 1, la présidente du pôle news de Lagardère, dont dépend la radio, Constance Benqué, a promis un soutien “total et sans faille” à “toutes les femmes victimes des agissements” de Kamel. A.
Il a choisi “de demander sa réintégration” plutôt qu’une “indemnisation via le conseil des prud’hommes (...) c’est son droit, mais il n’est pas sans limites” a-t-elle écrit. “Ma réponse sera ferme et sans équivoque”, a-t-elle ajouté.
La CFTC de son côté “condamne toutes les formes de harcèlement”. Son président Cyril Chabanier explique qu’“à cette heure, cette personne (Kamel. A) n’a plus de mandat CFTC”.
Dans une lettre datée du 11 décembre, relayée sur le réseau social, l’Usna-CFTC, la branche audiovisuelle du syndicat, avait annoncé à Constance Benqué avoir désigné Kamel A. comme délégué syndical au sein de l’UES d’Europe 1, avec effet immédiat.
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