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L’enlèvement de centaines de lycéens revendiqué par Boko Haram plonge le Nigeria dans l’effroi

Plus de six ans après le rapt des lycéennes de Chibok, ce nouveau kidnapping de masse défie le président nigérian, Buhari, qui avait promis de vaincre le groupe djihadiste.

Par  et Liza Fabbian (Lagos, correspondance)

Publié le 16 décembre 2020 à 05h07, modifié le 16 décembre 2020 à 10h35

Temps de Lecture 7 min.

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Un parent est assis à l’extérieur de l’école où des hommes armés ont enlevé des lycéens, le 15 décembre à Kankara, au Nigeria.

Pour le djihadiste nigérian Abubakar Shekau, la fréquentation de l’école publique est pire qu’un crime. C’est un « péché ». Le chef de Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad (JAS), une faction de Boko Haram, considère tout élève comme un « mécréant » à qui il promet la souffrance, la mort par balles ou par égorgement. Vendredi 11 décembre, les pensionnaires de l’école secondaire de la petite ville désolée de Kankara, dans le nord-ouest du Nigeria, ont été attaqués peu avant 22 heures par des hommes armés de fusils d’assaut venus à moto. Certains invoquaient Allah en tirant des rafales en l’air. La police locale a vainement tenté d’intervenir.

Les assaillants ont emmené près de 500 jeunes garçons dans la forêt qui ceinture l’établissement, un refuge prisé des grands bandits du coin réputés pour leur brutalité. Ce soir-là, à environ 170 km plus au nord, dans cet Etat de Katsina frontalier du Niger, le président Muhammadu Buhari arrivait dans son village natal pour se reposer parmi les siens. Sa région, jusque-là relativement épargnée par la terreur des djihadistes, est désormais le théâtre d’un enlèvement de masse revendiqué, mardi 15 décembre, par Boko Haram.

Dans un message audio de près de quatre minutes trente, une voix attribuée à Shekau assure être « derrière ce qui s’est passé à Katsina », provoquant l’effroi. Le chef de l’Etat a dénoncé des « bandits lâches » et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a « condamné fermement » cette attaque, demandant « la libération immédiate et sans conditions » des enfants. Des écoliers ont pu s’enfuir mais, à ce jour, plus de 330 restent portés disparus selon les autorités nigérianes qui poursuivent les recherches.

Les sacs des enfants enlevés à leur école de Kankara, le 15 décembre.

C’est la première fois que Shekau prétend avoir orchestré une opération d’ampleur dans cette partie du nord du Nigeria. L’Etat de Katsina est éloigné de son fief traditionnel du Borno (nord-est) où est née cette secte salafiste devenue, à la mort de son fondateur, Mohamed Yusuf, tué par la police en 2009, un groupe djihadiste armé parmi les plus meurtriers de la planète. Les analystes restent prudents quant au fait que le chef de JAS ait commandité l’attaque du pensionnat de Kankara. Il n’est pas à exclure que Shekau revendique ce spectaculaire enlèvement qui aurait pu être sous-traité ou mené de leur propre gré par des groupuscules criminels locaux. Parfois bien structurés, ces bandits de grand chemin excellent dans le vol de bétail, le kidnapping ou encore les attaques de transporteurs routiers et autres trafics transfrontaliers.

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