Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

La croissance a un « coût dévastateur pour la nature », selon un rapport britannique

L’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature a chuté de 40 % par habitant au niveau mondial, depuis 1992.

Le Monde avec AFP

Publié le 02 février 2021 à 08h32

Temps de Lecture 2 min.

En pleine pandémie de Covid-19, la nature vient rappeler régulièrement qu’elle ne saurait être éternelle si les humains n’en prennent pas soin. Un nouvel avertissement est formulé par un rapport de 600 pages, commandé il y a deux ans par le gouvernement britannique. Fruit du travail de spécialistes internationaux, coordonné par le professeur d’économie de l’université de Cambridge Partha Dasgupta, il dresse un bilan inquiétant quant aux aspects économiques, sanitaires et sociaux de la croissance économique.

D’après les conclusions du rapport, le produit national brut (PNB) par habitant a doublé au niveau mondial depuis 1992 mais le « capital naturel » – c’est-à-dire l’estimation des bénéfices que les humains tirent de services offerts par la nature – a chuté de 40 % par tête. « Si l’humanité a immensément prospéré ces dernières décennies, la manière dont nous avons atteint cette prospérité fait qu’elle a été acquise à un coût dévastateur pour la nature », dénoncent les auteurs.

Ils appellent ainsi à un rééquilibrage du lien entre l’être humain et la nature, rappelant (sur la base de nombreuses autres études) les relations étroites entre la préservation de la biodiversité et les conditions de vie humaine, en matière de santé notamment. L’extinction massive en cours d’espèces vivantes « mine la productivité, la résilience et l’adaptabilité de la nature », écrivent-ils encore. Les conséquences déjà visibles de cette déperdition, comme l’actuelle pandémie de Covid-19, pourraient constituer « la partie émergée de l’iceberg » si le développement économique humain se poursuivait sans changements.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La forêt de Sologne défigurée par ses grillages d’acier

Une « volonté politique supérieure au plan Marshall »

« Nous sommes totalement dépendants de la nature, » avertit dans une préface au rapport le documentariste et militant écologique britannique David Attenborough. « Elle nous fournit l’air que nous respirons et tout ce que nous mangeons. Mais nous l’abîmons tellement que beaucoup de ses écosystèmes sont au bord de l’effondrement. »

Le rapport souligne également que les modèles économiques, fondés sur la croissance, n’intègrent pas les bénéfices tirés de la biodiversité. Les auteurs appellent alors à remplacer la seule comptabilité traditionnelle de la croissance (le produit intérieur brut, PIB) par un calcul du bien-être économique prenant en compte les services rendus par la nature. Mais une telle réorientation vers une croissance plus soutenable nécessiterait des changements systémiques, portés par « une ambition, une coordination et une volonté politique semblable, voire supérieure, au plan Marshall » de reconstruction économique lancé au sortir de la seconde guerre mondiale.

Les auteurs du rapport appellent enfin à faire des deux rendez-vous importants de la diplomatie verte – la COP15 sur la biodiversité et la COP26 sur le climat, prévues cette année – des leviers pour lancer ces transformations.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La France pourrait connaître un climat extrême à la fin du siècle

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.