Commission européenne : six candidats pour remplacer Barroso à la présidence

 

Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et l'Allemande Martin Schulz, respectivement chefs de fil du Parti populaire européen (PPE) et du Parti des socialistes européens (PSE).
Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et l'Allemande Martin Schulz, respectivement chefs de fil du Parti populaire européen (PPE) et du Parti des socialistes européens (PSE).
(AFP/GEORGES GOBET.)

    Qui remplacera José Manuel Barroso, en poste depuis dix ans, à la présidence de la Commission européenne après les élections du 25 mai ? Pour la première fois, le vote des Européens devrait déterminer qui occupera ce poste central des institutions européennes. Ainsi avec

    , au moment du vote, les électeurs choisiront donc, non seulement un parti, mais aussi son représentant pour ce poste central des institutions européennes.

    Toutefois

    ,

    certains dirigeants européens, comme la chancelière allemande ne voient là aucun «lien automatique»

    (lire ci-dessous).

    Six candidats sont en lice (dont un tandem pour les Verts). Ils ont été désignés par les cinq principaux partis du Parlement. Seuls les leaders du Parti populaire européen (PPE) et du Parti des socialistes européens (PSE) ont a priori une chance d'accéder à la présidence de la Commission.

    Parti populaire européen (PPE)
    >

    L'ancien Premier ministre luxembourgeois de 59 ans est un des piliers de l'UE : artisan du traité de Maastricht, il a été président de l’Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro)  de 2005 à fin 2012. Ce fumeur invétéré sait «des choses sur l’Allemagne que les Français n’apprendront jamais et réciproquement. Nous, les Luxembourgeois, nous connaissons mieux ces deux peuples qu’ils ne se connaissent eux-mêmes»,

    . Pour lui,«le couple franco-allemand est une force motrice sans lequel l'Europe ne peut avancer».

    au détriment de Michel Barnier, cet enfant de l'après-guerre et fils d'un métallurgiste syndicaliste, présente un profil atypique : pilier du Parti chrétien social classé à droite, il n'a jamais caché sa défiance vis-à-vis du libéralisme. Pour autant, à la tête de l'Eurogroupe, il a contribué à concevoir et à mettre en œuvre les politiques d'austérité imputées ensuite à la seule Commission européenne, qu'il rêve désormais de présider.

    Parti des socialistes européens (PSE)
    >

    L'actuel président du Parlement européen de 58 ans manie comme Jean-Claude Juncker le français, l'anglais et sa langue maternelle, l'allemand. La carrière européenne de ce membre du Parti social démocrate (SPD), d'origine modeste et libraire de profession, commence en 1994. Il est alors élu eurodéputé et devient le patron des socialistes européens dix ans plus tard, puis en 2012, président du Parlement européen pour un mandat de deux ans et demi.

    Convaincu que

    il tient à ce que «tout ce qui se décide en Europe soit légitimé par une décision parlementaire». «Le Parlement doit être au même niveau que la Commission et que le Conseil européen», plaide le social-démocrate qui n'a pas sa langue dans sa poche. Une anecdote l'a rendu célèbre. Agacé par la virulence de Schulz qui s’en prend à sa probité, l'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi avait lancé : «M. Schulz, je sais qu’en Italie il y a un producteur qui est en train de monter un film sur les camps de concentration nazis : je vous proposerai pour le rôle de kapo. Vous êtes parfait !». Une réflexion qui avait provoqué un tollé.

    VIDEO France 24. Le premier débat entre Jean-Claude Juncker et Martin Schulz

    chefs de file des Verts européens

    >

    Franziska («Ska») Keller, une Allemande de 32 ans, et José Bové, 60 ans, figure du mouvement altermondialiste français, mènent la campagne 2014 pour les Verts européens. Lors des élections primaires organisées en ligne, la jeune eurodéputée avait recueilli 11 791 voix, la plaçant juste devant son homologue José Bové (11 726 voix).

    chef de file des Démocrates-libéraux (ADLE)

    >

    L'ancien Premier ministre belge de 61 ans prône une Europe fédérale. Surnommé « Baby Thatcher » au début de sa carrière pour son jeune âge – il dirige le parti libéral flamand à 29 ans –,  il a ensuite adopté une vision plus sociale. Il a initié le débat sur la création d'euro-obligations pour résoudre la crise de la dette souveraine.

    Parti de la gauche européenne (PGE)

    >

    Cet ingénieur athénien de 40 ans s'est fait connaître lors des élections législatives anticipées de mai 2012 en Grèce. Son parti, Syriza devient alors la première force de gauche, devançant même le Pasok social-démocrate. Au pouvoir, il reviendrait sur les mesures d’austérité imposées à la Grèce, souhaitant une position européenne solidaire face à la crise de la dette.