Un peu plus d’un hectare, la présence de hêtres remarquables, une zone verte à haute valeur biologique… Cet espace vert, coincé entre la chaussée de Haecht et la rue Arthur Maes à Haren (Ville de Bruxelles) est un site très discret, présentant une biodiversité intéressante. Lieu de versages clandestins incessants, il s’apprête à connaître une nouvelle vie et à devenir un bois qui portera le nom d’Anne Frank, la jeune adolescente juive auteure d’un journal intime relatant sa vie à Amsterdam sous l’occupation nazie, pendant la Deuxième guerre mondiale.
Une décision qui sera officiellement prise la semaine prochaine, lors du conseil communal de la Ville de Bruxelles. Pour la première fois, la région bruxelloise comptera un lieu rendant hommage à Anne Frank, morte en 1945, à l’âge de 15 ans, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Il existe un square Anne Frank à Tournai, un internat Anne Frank à Tubize, une place Anne Frank à Hasselt… Mais rien dans la capitale de l’Europe. L’oubli est désormais corrigé.
Une proposition longtemps oubliée
"L’idée est ancienne, elle remonte à 2005 lorsque le collège avait décidé de féminiser l’espace public et notamment les espaces verts", rappelle Zoubida Jellab (Ecolo), échevine des Espaces Verts.
Quatre noms sont retenus à l’époque : Marguerite Yourcenar pour le parc d’Egmont, Marguerite Duras pour le square des Blindés et Simone de Beauvoir pour le parc Fontainas et Anne Frank. Les trois premiers changements sont apportés. Restait la quatrième proposition, très symbolique, mais longtemps oubliée. Elle refait surface 15 ans plus tard.
Il faut garder en mémoire cette histoire commune
"Qui ne connait pas l'histoire de cette jeune et de sa famille, victime de la barbarie nazie? Il faut garder en mémoire cette histoire commune pour construire notre présent, pour construire ce vivre-ensemble et pour mieux renforcer notre avenir ensemble. C'est aussi l'histoire d'une jeune adolescente. On parle beaucoup de la jeunesse aujourd'hui. Celle-ci peut aussi être éclairante et intelligente. Anne Frank est un symbole universel à ne pas oublier."
Le futur bois était communément appelé parc Arthur Maes, comme la rue qui porte le nom du dernier bourgmestre de Haren, avant son annexion à la Ville de Bruxelles en 1921. "Il était d’abord question de parler du parc Anne Frank. Finalement, devant la biodiversité présente, nous avons convenu de parler d’un bois, plutôt que d’un parc." La différence : la Ville n’installera ni plaine de jeux, ni tables de pique-nique…