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Strasbourg : la municipalité écologiste adopte un texte de lutte contre l'antisémitisme

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La maire de Strasbourg a voté en conseil municipal ce lundi un texte engagé dans la lutte contre l'antisémitisme. La définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'holocauste est citée, sans être adoptée dans son intégralité. L'opposition dénonce une ambiguïté.

Le conseil municipal de Strasbourg. (Photo d'illustration) Le conseil municipal de Strasbourg. (Photo d'illustration)
Le conseil municipal de Strasbourg. (Photo d'illustration) © Radio France - Julien Penot

Plus de deux heures de débat intense et une suspension de séance... Les groupes politiques se sont écharpés en conseil municipal de Strasbourg ce lundi 3 mai autour d'une définition. Celle de l'antisémitisme. La majorité écologiste en a voté sa version dans la douleur, en reprenant en partie celle de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'holocauste (IHRA), sans pour autant l'adopter dans son ensemble. L'opposition pointe du doigt une ambiguïté. 

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Définition en débat

Cette définition de l'antisémitisme de l'IHRA, publiée en 2016 par des spécialistes du sujet, a été adoptée par la France. La mairie de Paris l'a également signée, tout comme la Collectivité européenne d'Alsace, Mulhouse ou encore Schiltigheim. Pour illustrer cette définition IHRA s'appuie sur onze exemples. 

C'est là que la municipalité de Strasbourg reste nuancée. "Cette définition englobe diverse forme contemporaine d'antisémitisme, sans essayer de délégitimer les critiques adressées à Israël", argumente Jeanne Barseghian devant son audience. 

L'élue pointe un risque pour la liberté d'expression, notamment sur la question de l'antisionisme, et s'appuie sur un avis du Conseil de l'Europe. Or, dans le préambule des exemples donnés par l'IRHA, il est bien stipulé que "critiquer Israël comme on critiquerait tout autre État ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme."

"J'ai du mal à voir pourquoi une définition non contraignante, uniquement opérationnelle pourrait brider la liberté d'expression", s'interroge Audrey Kichelewski maître de conférences à l’université de Strasbourg, spécialiste de l’Histoire des juifs et de l’antisémitisme, avant de poursuivre : adopter ce point de vue serait se focaliser, non pas sur la définition de l'antisémitisme, mais sur les exemples sur Israël."

"Nommer le mal pour le combattre" 

L'opposition regrette que la définition de l'IHRA ne soit pas officiellement adoptée, mais seulement citée. "Strasbourg est la seule commune qui pratique l'esquive et qui formule les textes de manière ambiguë", attaque Jean-Philippe Vetter, président du groupe d’opposition « Un nouveau souffle pour Strasbourg ». 

Alain Fontanel, du groupe "Strasbourg Ensemble" est du même avis. Le texte présenté par la maire n'englobe pas toutes les formes d'antisémitisme : "Faut bien nommer le mal pour le combattre. L'antisémitisme prend des formes différentes : complotisme ou antisionisme, il faut s'attaquer à tous ces maux de notre société." L'élu centrise de préciser que l'antisionisme n'est pas de l'antisémitisme à proprement parler, mais peut devenir un paravent de ce dernier.  

En parallèle, la municipalité a présenté un plan d'action contre l'antisémitisme en 11 points, notamment avec des expositions et des ateliers auprès des plus jeunes. En juin prochain un autre plan d’action englobant l’ensemble des discriminations sera voté.

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