La « cancel culture » s’attaque cette fois à Blanche-Neige

Alors que les parcs Disney rouvrent leurs portes aux États-Unis, un article crée la polémique autour de la scène du baiser, jugé « non consenti ».

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Temps de lecture : 2 min

Et la princesse ne se réveilla jamais de son sommeil éternel… Dernière cible des défenseurs de la « cancel culture », Blanche-Neige et les sept nains, adaptée du conte original des frères Grimm par Walt Disney (1937), fait, au nom d'un progressisme échevelé, l'objet d'une critique au vitriol dans la presse américaine.

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Deux critiques du SF Gate, édition en ligne du San Francisco Chronicle, l'un des quotidiens les plus importants de Californie, pointent, dans un article paru le 1er mai, ce qui relève pour elles d'« un problème majeur ». Et ce n'est pas le dessein morbide de la reine – quatre tentatives d'assassinat à l'endroit de la princesse – qui les interpelle. Mais la scène finale du conte, celle du baiser salvateur.

À l'origine du sacrilège : une visite au parc Disneyland d'Anaheim, en Californie, rouvert vendredi 30 avril, après 400 jours de fermeture en raison de la crise sanitaire. Et un tour malheureux des chroniqueuses dans l'attraction adaptée du dessin animé, à laquelle a tout juste été ajoutée la scène du « grand final », nommée « True love's kiss » (« Baiser d'amour »).

« Idées rétrogrades »

Le tableau est aussi culte que candide : croyant la princesse morte, le prince, qui pense lui donner un baiser d'adieu, rompt le sort qui la maintenait endormie. Mais il fait bondir les chroniqueuses, qui en appellent au « consentement » de cette dernière. « Un baiser qu'il lui donne sans son consentement, alors qu'elle est endormie, ne peut pas être du véritable amour si une seule personne sait ce qu'il se passe », font-elles valoir.

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« Ne sommes-nous pas d'accord [pour dire que] le consentement, dans les premiers films de Disney, est un problème majeur ? Et qu'il faut apprendre aux enfants qu'embrasser, quand il n'a pas été établi que les deux parties ont la volonté de s'engager, ne se fait pas ? interrogent ensuite les deux critiques. Il est difficile de comprendre pourquoi Disneyland, en 2021, fait le choix d'ajouter une scène aux idées si rétrogrades sur ce qu'un homme est autorisé à faire à une femme. »

« Conte de fées »

Et d'inviter, au nom du politiquement correct, à réviser la fin de ce classique des classiques : « Pourquoi ne pas imaginer une autre fin ? » Une suggestion qui, outre-Atlantique, convainc certains lecteurs. Et en révolte d'autres. « Blanche-Neige serait cancellée [supprimée, NDLR] pour ce stupide baiser ? s'insurge une jeune femme sur Twitter. Cet activisme est pathétique » ; « La pire chose qu'il soit arrivé à ce pays, ils ont perdu la tête », peine à croire une autre.

« Reste que cette scène finale [elle clôture l'attraction, NDLR], aux lumières scintillantes et aux effets spéciaux spectaculaires, est merveilleusement réalisée, reconnaissent les deux critiques en chute de leur article. Sous réserve que vous la regardiez comme un conte de fées, et non comme une leçon de vie », tiennent-elles à clarifier. Mais n'est-ce pas, précisément, tout ce qu'est supposée incarner Blanche-Neige ?

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Commentaires (134)

  • Jean-Pierre 95

    Nous aussi on a nos Talibans.

  • Timéo Danaos

    Ces couillons n'ont pas encore commencé à s'attaquer à la littérature médiévale ou celle de l'Antiquité ; parce que là-dedans... Il y a de quoi leur donner des vertiges : pour effacer trois mille ans de culture, il leur faudra se lever plus tôt qu'ils ne font.
    Et puis on leur souhaite bien du plaisir...

  • csd42

    Embrasser l être aimé sur son lit de mort ! Il faudra lui demander l autorisation avant.