Retour du public à l'Auditorium de Lyon : "Une grande joie, mâtinée d'une vraie prudence"

L'Orchestre national de Lyon dirigé par Nikolaj Szeps Znaider ©Radio France - Sofia Anastasio
L'Orchestre national de Lyon dirigé par Nikolaj Szeps Znaider ©Radio France - Sofia Anastasio
L'Orchestre national de Lyon dirigé par Nikolaj Szeps Znaider ©Radio France - Sofia Anastasio
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Le 19 mai, les musiciens et les salles retrouveront le public, les applaudissements. Sofia Anastasio a rencontré l’équipe de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon en plein enregistrement de poèmes symphoniques avec le Palazzetto Bru Zane, à quelques jours des retrouvailles avec les spectateurs.

C’est face à des fauteuils qui ne seront bientôt plus vides que les musiciens de l’Orchestre national de Lyon, dirigés par leur directeur musical Nikolaj Szeps Znaider, répètent la Danse macabre de Camille Saint-Saëns. Nous sommes à l’Auditorium de Lyon qui ne rouvrira pas ses portes dès le 19 mai, mais la semaine suivante : « On avait besoin d’un mois pour anticiper » après les annonces, nous explique Aline Sam Giao, directrice générale de l’Auditorium. Nous lui avons demandé comment elle vivait à titre personnel cette réouverture : « C’est étonnant, et je le partage avec mes collègues au sein des opéras et des orchestres, parce qu’effectivement c’est une grande joie, mais matinée d’une vraie prudence, peut-être d’une certaine méfiance en fait. Pas sur le comportement du public, pas sur le plaisir qu’on aura quand ça aura lieu, mais peut-être qu’on n’ose pas y croire. Surtout quand on voit que les chiffres de l’épidémie sont très hauts. »

Jauge dans un premier temps de 35%, couvre-feu, les contraintes sont pour l’instant assez nombreuses, et vont surtout peser sur le travail de la billetterie. Mais si tout se passe bien le public sera là. Guillaume Dionnet, tuba solo de l’Orchestre national de Lyon, nous fait part du moment qu’il attend le plus : « Peut-être quand on entre sur scène et qu’on voit une salle pleine, avec des gens qui applaudissent, en face de nous. C’est peut-être ce premier moment qui m’a le plus manqué et que j’attends avec impatience ».

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« En ce moment je préfèrerais assister au concert d'un orchestre moyen plutôt que d'écouter un enregistrement du meilleur chef d'orchestre »

L’activité de l’orchestre a tout de même été maintenue. Il devait être en tournée en Allemagne en ce moment même avec son tout nouveau directeur musical, Nikolaj Szep Znaider. Il enregistre donc à la place un programme de poèmes symphoniques, avec le Palazzetto Bru Zane. Une expérience très riche, nous dit le chef, avant de rencontrer le public à la tête de son nouvel orchestre : « Partout dans le monde nous attendons désespérément de jouer pour des gens, pour des êtres humains. La semaine dernière j'ai assisté à des auditions pour des jeunes chefs, et c'était la première fois depuis longtemps que j'écoutais un orchestre. Je me suis rendu compte à quel point c'était un vrai plaisir d'écouter de la musique live. On sait tous que c’est génial d'écouter de la musique, mais là, de l'entendre comme ça, en vrai… » 

Il ajoute : « En ce moment, je préfèrerais assister au concert d'un orchestre moyen plutôt que d'écouter un enregistrement du meilleur chef d'orchestre et du meilleur orchestre de tous les temps, parce que la musique se vit. Et heureusement, dans quelques semaines, nous pourrons de nouveau partager ce plaisir avec les gens. »

Après ce retour en salle que nous attendons toutes et tous, cet enregistrement, qui rassemblera des airs de Lili Boulanger, d’Ernest Chausson ou encore d’Henri Duparc sera à découvrir en 2023. Et c’est avec son chef invité, Ben Glasberg, que l’Orchestre national de Lyon retrouvera dans un premier temps le public, à l’Auditorium, avec Benjamin Grosvenor le 28 mai. 

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