Loin d’un miracle biblique, l’assèchement du vaste lac artificiel qui engloutit le village de Curon (nord-est de l’Italie) n’en est pas moins impressionnant. Après avoir été sous les eaux pendant 70 ans, les vestiges du site, situés à quelques kilomètres de la frontière de l’Autriche et de la Suisse, refont progressivement et temporairement surface. Les promeneurs peuvent ainsi découvrir ce qu’il reste de la vie de l’ancien village : des ruines d’escaliers, des fondations de maisons en pierre, des caves en béton et le célèbre clocher de l’église Santa Caterina d’Alessandria datant de 1457, le seul à sortir habituellement des eaux du lac, comme le dernier témoin de l’ancien Curon.
Un village source d’inspiration d’une série Netflix
Dans le cadre de la construction d’une centrale hydroélectrique, en 1950, Curon est contraint d’être inondé par l’État. Selon la BBC, ce sont plus de 160 habitations qui sont submergées pour permettre la fusion de deux grands lacs : Resia et Curon et la création d’un barrage. L’agglomération rebâtie non loin de l’étendue d’eau, seul le clocher médiéval rappelait jusqu’à aujourd’hui l’existence du village rasé de la carte.
S’il a disparu, le village n’en est pas moins célèbre. Source d’inspiration de la série fantastique italienne de Netflix, intitulée Curon, sortie l’année dernière sur la plateforme de streaming, le site englouti est également prisé par les nombreux photographes et touristes qui immortalisent, été ou hiver, la vue incroyable du lac au clocher du XIVe siècle culminant lors de leur visite en Tyrol du Sud dans les alpes italiennes.
Depuis le mois dernier, l’État draine le réservoir d’eau pour nettoyer et réparer l’ouvrage hydroélectrique. Aujourd’hui, le temps de cette opération d’entretien de grande envergure, curieux et nostalgiques peuvent profiter d’une balade dans le passé avant que l’eau reprenne du terrain et reprenne de nouveau place autour du clocher féérique.