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Large amounts of Sargassum seaweed washed up on Mamitas Beach in Playa del Carmen, Quintana Roo state, Mexico on August 19, 2018. Sargassum—a brown seaweed that lives in the open ocean—has overwhelmed shorelines along the East Coast of the United States, Gulf of Mexico, and the Caribbean. Researchers say that the Sargassum outbreak started in 2011, but it has become worse over the years and could cause a serious environmental disaster. As the Sargassum is cleaned up on the shorelines, in a matter of days the shorelines are once again filled. When the Sargassum seaweed lands and starts to decompose, a toxic hydrogen sulfide gas is released, spreading an unpleasant odor and potentially causing adverse health effects. Apart from being an annoyance for tourists, Sargassum also affects oxygen levels in the water, brings contaminants and other microorganisms to the beach, changes the ecological balance of coral and causes beach erosion when its removed in such large quantities. There are several factors that could explain the proliferation of Sargassum in recent years. These include the rise of sea temperatures, the change of sea currents due to climate change and nutrients dumped into the ocean from farming and deforestation around the world. (Photo by Bénédicte Desrus/Sipa USA)(Sipa via AP Images)
BENEDICTE DESRUS / SIPA US VIA AP

Surchauffe, acidification, asphyxie, pollution, algues… L’état de l’océan continue de se dégrader à grande vitesse

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Publié le 07 juin 2021 à 18h00, modifié le 08 juin 2021 à 05h57

Temps de Lecture 10 min.

Drôle de pari que de vouloir prendre le pouls de l’océan : tant d’éléments manquent pour établir son état de santé. Les Nations unies (ONU) ont néanmoins passé commande d’un diagnostic le plus complet possible d’un milieu que l’on ne devrait pouvoir ignorer puisqu’il représente 97 % de l’espace physique habitable de cette planète, non pour savoir si celui-ci va bien, mais pour mesurer à quel point il se porte mal.

Car, du fond des abysses jusqu’aux littoraux, tout y est bousculé sous les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines. C’est désormais un rituel que de le rappeler à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, le 8 juin.

En 1 200 pages, l’« évaluation des évaluations » voulue par l’ONU, intitulée The World Ocean Assessment (WOA), synthétise une multitude de recherches scientifiques. Elle ne formule aucune recommandation à l’attention des Etats, mais dresse un état des lieux suffisamment alarmant pour les inciter à agir.

Faune, flore, composition chimique, altération des zones côtières, multiplication de pathogènes : depuis la publication, en janvier 2016, d’une première version de ce travail, l’ensemble des indicateurs a continué à se dégrader à de rares exceptions près. Il a fallu ajouter des chapitres pour tenir compte de menaces supplémentaires qui pèsent sur le monde marin : le bruit que les activités industrielles, pétrolières, gazières, les vaisseaux, les sonars envoient dans les colonnes d’eau ; l’érosion accélérée des côtes, les nouveaux polluants, la diffusion de substances médicamenteuses…

Or, il reste beaucoup à découvrir : ainsi, une nouvelle espèce de poisson est décrite chaque semaine en moyenne depuis 2015 et la première version du WOA. Au fil des pages, les rapporteurs ne cessent d’appeler à davantage d’études, de cartographies, de bases de données.

Il n’empêche, la progression des connaissances constitue l’un des rares constats positifs du gros rapport, car pour le reste rien n’échappe aux bouleversements d’un univers marin qui absorbe toujours plus de CO2 et de chaleur, où les températures s’élèvent de façon hétérogène de plus en plus rapidement à la surface des eaux mais aussi à plusieurs milliers de mètres en dessous, où les taux de salinité changent – tout le bassin Atlantique est désormais plus salé que dans les années 1950, tandis que l’eau devient plus douce près des pôles où la glace fond.

Des zones mortes sous-estimées

Dans l’océan mondial rendu plus acide, le volume global de l’oxygène dissous a diminué de 2 % au cours des cinq dernières décennies, inégalement selon les régions et les profondeurs. Le nombre des désormais fameuses « zones mortes » – autrement dit hypoxiques ou, dans le pire des cas, anoxiques – est revu à la hausse, il avait sans doute été auparavant sous-estimé en haute mer. Ces aires sont non seulement désertées par la faune, qui est suffisamment mobile pour fuir l’asphyxie, mais elles contribuent aussi à l’émission de grandes quantités de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre.

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